Une nonne âgée de 21 ans a été violée par cinq hommes le 24 juin dernier à l'Est du Népal. Quinze organisations bouddhistes ont officiellement condamné le viol cependant elles ont aussi décrété son exclusion de la vie monastique et de son statut de religieuse parce qu’elle avait perdu sa virginité.
Cette décision a engendré une tornade de vives réactions à travers le monde bouddhiste. La Fédération bouddhiste du Népal a corrigé cette sanction suite aux nombreuses critiques reçues du monde entier. La victime, dès que son état l'autorisera, pourra réintégrer le couvent.
Ce n’est qu’une petite victoire par rapport aux milliers de femmes et de filles encore victimes de rituels religieux au Népal. De nombreuses traditions religieuses inacceptables subsistent dans ce pays pauvre.
Dans certaines régions une fille est élue comme Kumari (déesse vivante veillant sur la ville). L’élue, âgée parfois de trois ans, est installée dans un palais, loin de sa famille, et son règne se termine quand elle atteint l’âge de la puberté.
Dans l'extrême ouest du Népal se perpétue la tradition Deuki (identique au système Devadasi chez les Indiens, les esclaves du temple). Les parents offrent une jeune fille à un temple où elle aura le statut d'esclave exploitée, prostituée et condamnée à la pauvreté.
Plusieurs organisations en accord avec le gouvernement népalais, ont soumis un projet de loi pour lutter contre ces discriminations. Malheureusement, même si le Parlement adoptait une nouvelle loi renforçant la protection des mineurs, l'interdiction resterait impossible à faire respecter. Le gouvernement n'osera pas en découdre avec la puissante communauté Newar où la déesse Kumaïri est vénérée.
Ang Kaji Sherpa, secrétaire générale de la Fédération népalaise des nationalités autochtones,précise avec force que la tradition Jhuma ne peut aucunement être altérée ou bafouée , elle déclare « C'est une violation de nos droits culturels. Le gouvernement doit d'abord consulter les différents intervenants au lieu d’agir unilatéralement ».
Il est désormais du devoir du gouvernement de trancher entre le maintien des coutumes et traditions religieuses et le respect de l'individu.