#MeToo
"Il n'était pas malade pour violer !" : les victimes s'indignent du report du procès de Gérard Depardieu
Publié le 29 octobre 2024 à 11:00
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles a été renvoyé à mars 2025. L'acteur selon son avocat serait "très affaibli". Une annonce qui indigne les victimes et fait écho à d'autres affaires connues.
"Il n'était pas malade pour violer !" : les victimes s'indignent du report du procès de Gérard Depardieu
"Il n'était pas malade pour violer !" : les victimes s'indignent du report du procès de Gérard Depardieu Gérard Depardieu devait être jugé ce mois ci, en octobre 2024, pour pour agressions sexuelles, attouchements, harcèlement sexuel et "outrages sexistes", accusé par deux femmes sur le plateau du film "Les Volets verts" de Jean Becker. Oui mais voilà, alors que l’acteur de 75 ans était attendu devant le tribunal de Paris, il n'est tout simplement pas venu. Résultat, le procès est finalement reporté aux 24 et 25 mars 2025. Pourquoi cette annulation ? Gérard Depardieu serait très "affaibli", explique l'avocat Jérémie Assous, suite à un quadruple pontage coronarien. D'aucuns voient là une "tactique" traditionnel des hommes accusés d'agressions. En août dernier, déjà, Stéphane Plaza avait obtenu l'annulation de son procès pour "raisons de santé". De "santé mentale", plus précisément. Son avocate avait tenu à souligner l'importance de "la préservation de sa santé mentale", de son client. Et la grande actrice Anouk Grinberg, de s'indigner : "Il n'était pas malade pour violer !". S'étant beaucoup exprimée sur le sujet - on revient sur ses prises de parole ici - Anouk Grinberg développe : "Il y a tellement de victimes, tant d'autres encore, qui n'ont pas pu parler parce qu'elles étaient trop détruites, avaient trop peur de représailles. Il y a trop de femmes qui ont vécu les violences de Depardieu pour qu'on les écarte"
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C'est l'une des affaires phares du #MeToo hexagonal.

Gérard Depardieu devait être jugé ce mois ci, en octobre 2024, pour agressions sexuelles. Dans le cadre de ce procès, le "monstre" du cinéma français est précisément visé pour agressions sexuelles, attouchements, harcèlement sexuel et "outrages sexistes", et accusé par deux femmes sur le plateau du film Les Volets verts de Jean Becker. Ces faits présumés, on vous les synthétise en détails dans cet article-ci.

On rappelle qu'en dehors de ces deux accusations (dont celle de la décoratrice du film, pour des faits ayant pris place en septembre 2021), une dizaine de femmes dénoncent les agissements supposés du comédien, qui fait l'objet de six plaintes déposées à son encontre. Des témoignages vertigineux, à retrouver ici.

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Oui mais voilà, alors que l’acteur de 75 ans était attendu devant le tribunal de Paris, il n'est tout simplement pas venu. Résultat, le procès est finalement reporté aux 24 et 25 mars 2025. Pourquoi cette annulation ? Gérard Depardieu serait très "affaibli", explique l'avocat Jérémie Assous, suite à un quadruple pontage coronarien. 

Et l'une des voix les plus familières du public français, la grande actrice Anouk Grinberg, de s'indigner : "Il n'était pas malade pour violer !". 

S'étant beaucoup exprimée sur le sujet - on revient sur ses prises de parole ici - Anouk Grinberg développe : "Il y a tellement de victimes, tant d'autres encore, qui n'ont pas pu parler parce qu'elles étaient trop détruites, avaient trop peur de représailles. Il y a trop de femmes qui ont vécu les violences de Depardieu pour qu'on les écarte"

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D'aucuns voient là une "tactique" traditionnel des hommes accusés d'agressions. On vous explique...

Plaza, Depardieu : les annulations de procès pour "raisons de santé", un grand classique des hommes accusés d'agressions sexuelles

Reporter un procès pour raison de santé ?

En août dernier, déjà, Stéphane Plaza avait obtenu l'annulation de son procès pour "raisons de santé". De "santé mentale", plus précisément. Son avocate avait tenu à souligner l'importance de "la préservation de sa santé mentale", de son client.

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L'animateur de M6 est accusé de menaces, de violences verbales et physiques. Une ex compagne aurait notamment été blessée à la main après avoir parlé de sa liaison avec l'agent immobilier "à une femme qui assurait être sa compagne" : "J'ai hurlé de douleur. Trois de mes doigts pendaient, ils sont devenus rapidement violets et gonflés". Des témoignages relatés en septembre 2023 dans une enquête de Médiapart rapportant des faits présumés "d'humiliations, de dénigrement, de menaces", tels que synthétisés dans notre article détaillé.

Le report d'un procès, une "option" également appréhendée par les victimes présumées de PDDA. L'animateur emblématique du JT de TF1 est accusé de viols et d'agressions sexuelles, et a dernièrement fait l'objet de trois nouvelles plaintes émises à son encontre. Quand bien même "l'affaire PDDA" témoigne d'autres impasses strictement judiciaires : sur une cinquantaine de plaintes et signalements, dix-neuf ont déjà été classées sans suite pour cause de prescription.

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Bien avant cette déclaration au procès, Anouk Grinberg quant à elle, était revenue sur le tournage des Volets Verts de Jean Becker, où elle était présente, auprès de l'AFP : "Sur ce tournage, je ne suis pas la seule, on l'a tous vu. Du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries. Il y avait paraît-il une dame référente dévolue à prévenir les agressions"

"On me l'a jamais présentée et elle n'a jamais apporté son soutien aux femmes qui se sont fait agresser. Elle n'est jamais intervenue quand on entendait parler de moule, de chatte, de bite, de se faire sucer...", poursuivait-elle gravement. "Quand des producteurs de film engagent Depardieu sur un film, ils savent qu'ils engagent un agresseur. Pas un agresseur potentiel. Un agresseur".

Quant à Gérard Depardieu, alors que ce procès se profile - si une énième annulation ne se prononce pas en mars prochain - la société française est en pleine introspection face au "monstre sacré" et à son héritage : comme nous vous l'expliquons dans cette enquête, un français sur quatre pourrait tout à fait ne plus jamais voir un seul film avec Gérard Depardieu.

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