C'est une polémique dont Nathalie Kosciuko-Morizet se serait sûrement bien passée. Alors qu'elle dévoilait à la presse, lundi 16 septembre, les grandes lignes de son programme de campagne pour les élections municipales parisiennes de 2014, NKM a lâché une petite phrase sur les roms qui a immédiatement déclenché l'ire de la gauche et du gouvernement.
Invitée sur la chaîne i>Télé mercredi 18 septembre pour évoquer les propositions de son programme de campagne portant sur la sécurité dans la capitale - sa priorité - la candidate UMP à la mairie de Paris a donné son point de vue sur la présence des roms en France et sur les actions jusqu'ici entreprises par le gouvernement : « On va harceler les roms ? Pour le moment qui harcèle qui ? Vous avez l'impression qu'on harcèle beaucoup les roms ? Parce que moi, j'ai l'impression que les roms harcèlent beaucoup les Parisiens. »
Les propos de Nathalie Kosciusko-Morizet ont aussitôt été vivement condamnés par la gauche et le gouvernement, qui lui reprochent, à l'image de l'ancien Premier ministre François Fillon, de flirter dangereusement avec les idées du Front National. Le conseiller PCF de Paris Ian Brossat a ainsi commenté : « Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas attendu longtemps pour mettre en œuvre la stratégie de rapprochement avec le Front National de son mentor, François Fillon. En braconnant sur les terres de l'extrême droite aussi grossièrement, la candidate de l'UMP franchit une ligne rouge. »
Un avis que partage Danielle Simonnet, candidate du Parti de gauche dans la capitale, qui estime que NKM « chasse sur les terres du FN, quitte à en épouser le discours d'appel à la haine ».
Interrogé ce jeudi sur France Inter, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a mis en garde la candidate sur la « stigmatisation » des roms. « On m'a souvent beaucoup accusé de mener une politique très dure à l'égard des populations de campements roms », a-t-il souligné, avant de poursuivre : « Il faut nommer les choses, mais jamais en les stigmatisant, jamais en jetant les uns contre les autres, les Français contre les étrangers. »
Lundi 16 septembre déjà, Nathalie Kosciusko-Morizet avait indiqué vouloir faire de la sécurité des Parisiens la priorité de son mandat. Face à la presse, elle a assuré, si elle était élue maire de Paris l'an prochain, vouloir rétablir les arrêtés « anti-mendicité agressive ». Ces derniers feront partie d'un vaste « dispositif qui vise à terme l'expulsion » de « bandes de roms » qui cherchent à « dépouiller » les Parisiens.