"Je ne veux pas d'enfant. Depuis toujours, je ne ressens pas ce désir en moi, et je l'assume, même si je sais que c'est difficile d'en parler pour bien d'autres femmes. Je suis heureuse ainsi et j'ai de la chance d'avoir un entourage qui ne me juge pas".
Par ces propos, qu'elle a tenus sur le plateau de l'émission de Faustine Bollaert, Ça commence aujourd'hui, diffusée sur France 2 ce mercredi 16 juin, la chanteuse Chimène Badi a permis de libérer un peu plus la parole de celles qui ne souhaitent pas devenir mère. Et de briser un tabou particulièrement présent en France.
L'artiste de 38 ans y explique notamment comment, petite fille, elle était mal à l'aise à l'idée de "jouer à la maman", et d'incarner un modèle familial idéalisé, calqué sur ce que la société semble attendre des femmes. Ou encore, la façon dont elle n'a jamais ressenti "l'appel" de la maternité, comme elle le décrit elle-même, aussi amoureuse était-elle d'un homme qui, lui, commençait à exprimer cette envie.
"Plus tard, je vais commencer à me poser la question de savoir si je suis normale ou non", poursuit l'artiste. Au bout de quelques années avec son compagnon actuel, elle confie finir par en parler naturellement. "Je vais lui expliquer que je ne ressens pas a priori l'envie d'avoir un enfant".
Cette non-volonté de maternité, Chimène Badi est loin d'être la seule à la manifester. D'après l'Institut National d'Études démographiques, 4,5 % des femmes de 18 à 79 ans ne souhaitent pas devenir mère, soit environ 1 million de femmes en France.
Elles s'illustrent dans le mouvement child-free, dont les convictions sont pour certaines écologiques, et pour d'autres, issues d'un besoin de s'affranchir d'injonctions coriaces qui contredisent leur façon d'appréhender le futur. Comprendre : peu importe ce que dictent les traditions sexistes et natalistes qui sévissent toujours à notre époque, c'est à elles seules d'être en mesure de décider si oui ou non, elles donneront la vie.
En 2021 encore, et sur chaque femme, pèse malheureusement le poids d'une maternité qu'on lui projette ou qu'on lui impose. Et il serait grand temps d'éradiquer ce carcan réducteur, puisqu'indifférent au choix des concernées.