C'est un phénomène qui monte et qui inquiète. En effet, selon Libération, de plus en plus d'influenceurs inviteraient leurs "followers" à se retrouver sur l'application Omegle. Ce service de chat vidéo créé en 2009 serait l'équivalent de Chatroulette qui avait faire des émules il y a quelques années.
Comme ce dernier, cette plateforme, par ailleurs interdite aux moins de 13 ans, met en relation ses utilisateurs anonymes entre eux (un million en France) et ce de manière aléatoire. Quitte à représenter une véritable menace pour sa jeune audience. Car effectivement, on trouverait sur l'application, particulièrement populaire depuis le premier confinement... des adultes exhibitionnistes. Un danger si réel qu'Omegle est désormais dans le viseur de la protection de l'enfance.
Une enquête du média en ligne Kool Mag a ainsi révélé que, par-delà son interdiction aux enfants facile à braver (il suffit cliquer sur la case "J'ai plus de 13 ans"), on peut se retrouver sur la plateforme à échanger "avec des profils d'adultes, aux comportements choquants et inappropriés : exhibition, masturbation...". En somme, prévient Kool Mag, l'appli met en relation "pervers et mineurs".
"Omegle est en infraction caractérisée. L'Arcom- l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique- peut très bien saisir la justice, comme elle l'a fait en mars dernier contre cinq sites pornographiques accessibles aux mineurs. Celle-ci peut alors décider de bloquer la plateforme en France", a fustigé auprès de Libération Armelle Le Bigot-Macaux, présidente du Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade).
Celle-ci exige par ailleurs "des Etats généraux sur ces questions", une vigilance beaucoup plus prononcée des autorités et la nomination au sein du prochain gouvernement "d'un ministre chargé de la Protection de l'enfance dans l'espace numérique" afin de s'occuper de cet enjeu de protection de l'enfance sur Internet.
"Sur Omegle, on peut notamment voir un homme d'âge mûr, flouté, 'portant des sous-vêtements féminins et qui se caresse' ou alors une ado raconter qu'un adulte lui a montré son postérieur", relate encore Kool Mag, qui n'a éclairé qu'une partie du danger global. Un danger qui n'a pas échappé au secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance Adrien Taquet. Comme le relève Libé, ce dernier aurait déjà affirmé qu'il allait signaler Omegle à la justice.