Le vingtième anniversaire du Sommet de la Terre de 1992 démarre aujourd’hui, à 40 km de Rio au Brésil, dans l’enceinte du vaste centre de Congrès du Riocentro. Près d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus pour ce sommet de Rio+20, qui commence à 10h00 locales (13h GMT). Après un déjeuner des dirigeants à l’invitation de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, une série de 58 discours marqueront l’envoi de la journée dans l’après-midi. Viendront ensuite les tables rondes, durant lesquelles les discussions tourneront autour des moyens de mettre en œuvre des mesures de développement durable, des négociations déjà ardemment entamées depuis une semaine au cours de la conférence Rio+20.
« Echec colossal, épique et historique » selon les ONG
La déclaration finale du sommet, entérinée mardi par tous les délégués des Etats, ne devrait pas être paraphée par les dirigeants internationaux avant vendredi, fin du sommet. Un texte sur lequel les désaccords ont été nombreux ces derniers jours, notamment de la part des dirigeants européens, souhaitant des engagements ambitieux quant à une réelle politique de développement durable et de lutte contre la pauvreté. Suite à d’âpres négociations, un accord est intervenu à l'arraché, garantissant un engagement de la communauté internationale en faveur d'un développement conciliant protection de l'environnement et éradication de la pauvreté. Si ce texte de compromis a cédé à certaines exigences des Européens, il n’en reste pas moins flou et certaines ONG n’ont pas attendu pour manifester leur colère face à cette déclaration jugée trop faible. « Ce texte est nul ! », s’est emporté Pierre Radanne, qui dirige le bureau d'études spécialisé dans l'environnement « Futur Facteur 4 ». Un véritable échec pour les autres : « échec colossal », pour WWF, « échec épique », pour Greenpeace, ou encore « échec historique » pour CCFD-Terre Solidaire.
Une grande déception pour les Européens
Pas plus d’enthousiasme non plus du côté des Européens, qui n’ont pas dissimulé leur déception. Ainsi la Commissaire européenne chargée du Climat Connie Hedegaard a qualifié dans un tweet ce texte de « faible » et « décevant ». Le ministre français du Développement, Pascal Canfin, a reconnu que « ce n'est pas la feuille de route qu'on avait en tête », même si selon lui les négociateurs de l'UE ont « fait le maximum ». L'Europe « aurait souhaité un texte plus ambitieux », commentait quant à elle Nicole Bricq, ministre française de l'Ecologie.
En revanche, outre-Atlantique, le représentant américain chargé du changement climatique Todd Stern s’est réjoui de l’accord obtenu. « Je pense qu'il s'agit d'un grand pas en avant », s’est-il félicité face aux journalistes. « Je pense que le résultat que nous avons atteint aujourd'hui nous aidera à avancer » vers un développement durable, a-t-il ajouté, enthousiaste.
Crédit photo : AFP
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