Refuser une production Marvel ?
Voilà un choix plutôt courageux quand on sait la prédominance de la maison aux idées sur l'industrie hollywoodienne - et des films de super héros en général - ces dix dernières années. Mais voilà, c'est ce que décidé de faire Carrie Coon. Vous connaissez certainement la comédienne pour sa partition remarquable de mélancolie dans la série The Leftovers (par Damon "Lost" Lindelof) mais c'est également dans le mégasuccès The Avengers : Infinity War que l'actrice a dévoilé... Un visage bien différent, effets spéciaux et univers comic book oblige.
Seulement voilà, alors que la saga The Avengers s'apprête à faire son grand retour avec à la barre les frères Russo (des fidèles de la boîte) Carrie Coon aurait tout simplement exprimé son souhait de ne pas rempiler, malgré l'importance de son rôle (Proxima Midnight, incarnation avant tout vocale). Pourquoi ? La raison est toute simple : l'argent !
Car les salaires, à Hollywood, représentent toujours le nerf de la guerre...
1,1 million de dollars, c'est toujours l'écart moyen entre le salaire d'une comédienne de celui d'un comédien à Hollywood.
Oui, c'est vertigineux. Dans le jargon, on appelle cela le gender gap : l'écart entre les genres, entre les sexes. Et cela nous rappelle que les inégalités salariales ne touchent pas simplement le monde de l'entreprise, mais s'étendent jusqu'à l'usine à rêves. On comprend mieux pourquoi Carrie Coon impose sa voix.
Selon PEOPLE, son mari Tracy Letts aurait dévoilé le pourquoi du comment sur les ondes d'un podcast. Quand bien même l'opportunité de jouer un super vilain au sein de l'univers Marvel n'est pas dépourvue d'intérêt, avouons qu'une paie insuffisante - surtout par rapport aux collègues masculins - est dure à avaler quand The Avengers surpasse les deux milliards de dollars au box office. Oui oui.
Cela rappelle le coup de gueule de Neve Campbell.
L'actrice a mis trois longues années à accepter son come back dans le prochain Scream, septième du nom. Expliquant en 2022 : "En tant que femme, j'ai dû travailler extrêmement dur dans ma carrière pour établir ma vraie valeur, surtout en ce qui concerne cette saga. Ici, j'ai senti que l'offre qui m'a été présentée en terme de salaire ne correspondait pas à la valeur que j'ai apportée à la franchise".
"Cela a été une décision très difficile de passer à autre chose. À tous les fans de Scream : je vous aime. Vous m'avez toujours été d'un soutien incroyable. Je vous suis éternellement reconnaissante et je le suis également à ce que cette franchise m'a apporté au cours des 25 dernières années".
Suite à cette prise de parole, trois ans de pourparlers, le renvoi de la tête d'affiche des deux derniers opus (Melissa Barrera, remerciée après s'être exprimée sur le conflit israélo-palestinien sur ses réseaux sociaux), le départ de son autre vedette, Jenna Ortega, et à la fin de ces négociations, une rémunération (enfin) revue à la hausse.
Il y a quelques années, trois économistes, Sofia Izquierdo Sanchez, John S. Heywood et Maria Navarro Paniagua, constituaient une épaisse enquête passant au crible les salaires de 246 acteurs et actrices ayant participé à 1 343 films entre 1980 et 2015. Conclusion des érudits : les actrices toucheraient un salaire inférieur de 56% à celui de leurs homologues masculins, soit jusqu'à "2,2 millions de dollars de moins par film".
"Nous avons été surpris de trouver un tel fossé, d'autant plus que nous parlons ici de comédiennes au plus haut niveau, comme Meryl Streep", déplore Izquierdo Sanchez.
No comment.
