La Révélation masculine aux Victoires de la musique Pierre de Maere s'est exprimée dans l'émission "Totemic". Sur les ondes de France Inter, le jeune chanteur est revenu sur son art, sa singularité... Et la haine qu'il peut susciter. Comme le cyberharcèlement qu'il a pu subir lors d'un live dans l'émission Quotidien. Un afflux de commentaires réacs et nauséeux que l'on peut retrouver sous cette vidéo, si vous en avez la force.
"J'ai eu du mal à comprendre la justification de ce torrent de haine. On critiquait la gestuelle, je pense l'accoutrement aussi, mais qui était fabuleux pourtant. Mais c'est pas grave. Je pense que toute naissance d'artiste passe par là aussi et sans être clivant, c'est difficile de se faire entendre", positive-t-il, optimiste.
Des réactions virulentes sur les réseaux sociaux qui témoignaient de forts relents d'homophobie ("c'est quoi ce machin ?", "suffit pas d'être efféminé pour réussir", "c'est une merde"). Une haine face à laquelle l'artiste Belge de 21 ans répond en assumant ouvertement son homosexualité. Pour lui, "être libre, ca vend du rêve".
L'interprète du single "Un jour, je marierai un ange" est effectivement revenu sur son homosexualité auprès de Rebecca Manzoni. Et s'est exprimé librement : "L'homosexualité, j'en parle très ouvertement, que je préfère les garçons. J'ai eu la chance de naître dans une famille très ouverte qui a très bien reçu le truc. Normaliser la chose, ne pas en faire un tabou, en parler très tranquillement, c'est là où je me sens utile".
Cependant, ce fan avoué de Lady Gaga et de Tim Burton explique "ne pas avoir parlé" de son homosexualité du temps de l'école, et donc, "n'en avoir pas souffert" durant son enfance, "très paisible, comme l'adolescence". "Ca n'a pas été un sujet de conversation", poursuit-il sur le même ton. "Dans mes chansons également ce n'est pas un thème qui revient souvent, ce n'est pas un combat que je mène en soi", tient-il à préciser à l'antenne.
"Sur scène j'ai envie d'être flamboyant, de ne poser aucune limite", s'enthousiasme l'artiste. Pour Pierre de Maere, l'art est un moyen d'assumer et de revendiquer ce que l'on est, au sein d'un cadre trop rigide imposé par la société. "Lil Nas X a bousculé les codes de la masculinité. Ce qu'il a fait est extraordinaire. Je n'ai pas cette prétention-là", modère cependant le jeune chanteur, admiratif du rappeur queer qui cartonne aux States.
Des paroles qui restent importantes dans une sphère musicale hexagonale pas encore tout à fait inclusive, où rares sont les personnalités populaires - on pense à Angèle - à aborder, par exemple, la bisexualité.