Un nouvel acte s'ouvre dans le scandale des pilules de troisième et quatrième génération. Selon une information de l'Agence France Presse (AFP), une salve de 60 plaintes contre ces contraceptifs et l'antiacnéique Diane 35 devrait être déposée ce mardi au pôle Santé publique du tribunal de grande Instance de Paris. Selon les avocats en charge de ces dossiers, Maîtres Philippe Courtois et Jean-Christophe Coubris, ces dossiers visent les laboratoires fabricants des pilules de troisième et quatrième génération, mais aussi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSM). « Nous avons été destinataire de plus de 650 témoignages de victimes de ces pilules ; la plupart après avoir réuni leur dossier médical entendent déposer plainte à leur tour », ont ainsi confié les avocats à l'AFP. Et d'ajouter : « Nous souhaitons, par cette démarche, obtenir une réaction de l'Agence du médicament et du gouvernement, de sorte que, comme pour Diane 35, la commercialisation des pilules de troisième et quatrième générations soit suspendue ».
Une demande qui n'est pas faite pour calmer les inquiétudes des 5 millions de Françaises ayant adopté ce mode de contraception. Selon un sondage Harris Interactive réalisé pour l'hebdomadaire Grazia, 38% des femmes se sont renseignées sur la génération de leur pilule ces dernières semaines. Inquiètes, elles seraient désormais une sur quatre à vouloir changer de pilule mais, paradoxalement, seules 17% seraient prêtes à tester un autre moyen de contraception. D'ailleurs, selon cette même enquête, les craintes d'un tiers des femmes persisteraient quelle que soit la contraception hormonale utilisée avec, en tête des préoccupations, les risques cardio-vasculaires (57%), les cancers (45%) les conséquences sur la libido (41%) et l'apparence (51%).
Une crise de confiance qui concerne les femmes de tous âges. Un récent sondage Ifop pour le magazine Elle affirme que si 87% des jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans voient la pilule comme un « vrai progrès qui facilite la vie des femmes », 68% estiment toutefois qu'elle « n'est pas sans danger et peut provoquer de graves problèmes de santé ». Résultats, 29% des moins de 25 ans envisagent d'arrêter purement et simplement leur contraception, au risque de s'exposer à une grossesse non-désirée voire à une IVG.
Ce scandale sanitaire va-t-il durablement et sensiblement faire évoluer les mentalités ? Selon notre sondage CSA-Terrafemina réalisé en septembre dernier, alors que les avancées scientifiques sur la pilule masculine se multiplient, les hommes semblent en effet davantage enclins à assumer plus de responsabilités dans le couple. Loin de penser que la contraception était uniquement l’affaire des femmes, 91 % des répondants estimaient au contraire avoir à y jouer un rôle aussi important. Dans ce cadre, ils étaient même 61% à se déclarer prêts à prendre une contraception orale, si elle existait (dont 32% « tout à fait »). Un soulagement pour les femmes, 61% d'entre elles se disant également prête à abandonner la responsabilité de la contraception du couple à leur partenaire...
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