"Plein de nanas ont refusé de chanter avec moi !"
Ca, c'est que déclare Chimène Badi. Dans une longue interview très cash de nos confrères de Purecharts, l'interprète de "Entre nous" et "Je viens du Sud" dresse un constat cru sur l'absence de solidarité entre meufs dans l'industrie musicale. Sur la version Deluxe de son album, elle chante "Rehab" avec Natasha St-Pier, premier enregistrement de ce binôme en studio. Mais c'est rare : beaucoup de chanteuses auraient refusé un duo avec elle, malgré sa force de proposition au fil des années. Triste.
Et cela fait forcément réagir la principale concernée : "C'est très nouveau, je crois que les femmes aillent les unes vers les autres. Et je rêve justement de ce monde où finalement, les nanas se donnent la main entre elles, se portent les unes les autres. On a besoin de ça ! Ça commence, mais on n'y est pas encore tout à fait".
Chimène Badi va même aller plus loin dans sa réflexion - qui sent le vécu. Et rejoindre des stars à travers son discours...
A Purecharts toujours, Chimène Badi déplore une solidarité aux abonnées absentes.
On l'écoute : "Cette solidarité, il faut vraiment qu'on y aille, c'est important parce que les nanas qui se tirent dessus... C'est triste quand même. Je pense qu'on est toutes des soeurs et qu'on devrait toutes se féliciter naturellement, sans aucune jalousie".
Souci d'ego ? Rivalités féminines ? Concours à celle qui chante le mieux ? Comment expliquer que des femmes se "tirent dessus", comme l'énonce l'interprète culte des années 2000 ? La solidarité entre "nanas" - pour reprendre le mot de Chimène Badi - un mythe ?
On peut y voir l'une des incidences du fameux Syndrome de la Schtroumpfette : dans une société où les hommes sont sur-représentés et/ou détiennent le pouvoir, "les plus privilégiées et les plus audacieuses peuvent rêver de devenir des femmes exceptionnelles dans un monde d'hommes - ce sont les Schtroumpfettes", écrit-on dans cette analyse sur ce concept vertigineux.
Ce qui suscite les rivalités féminines, principe qui envahit notre culture populaire - on avait revu Mean Girls à ce sujet, et on a bien morflé, expérience à retrouver ici.
De la France à Hollywood, le même constat.
A l'unisson, critiquée par les femmes, Sydney Sweeney est victime du manque de sororité qui règne au sein de l'usine à rêves.
L'actrice et productrice hyper éclectique, suivie par des dizaines de millions de fans, a déclaré récemment à Vanity Fair :"C’est très décourageant de voir des femmes rabaisser d’autres femmes. Surtout quand des femmes qui réussissent dans d’autres domaines de leur industrie voient des jeunes talents travailler très dur".
"Dans toute cette industrie, tout le monde dit que « les femmes donnent du pouvoir aux autres femmes ». Rien de tout cela n’est vrai. Tout cela est faux et sert de couverture à toutes les autres conneries qu’elles disent dans le dos de tout le monde !"
Du côté de l'usine à rêves, les actrices s'exercent à invoquer cette solidarité quand elles le peuvent. On pense à cette déclaration d'amour d'une icône à une autre. Dans l'industrie musicale française, certaines voix s'alarment à ce sujet : comme Clara Luciani, dont le nouvel album vient de sortir, et qui brise un fâcheux mythe sexiste dans ce billet d'humeur.