Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi mon amour
Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi mon amour
Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi mon amour
Et puis je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
Mais je ne t'ai pas trouvée mon amour.
Tu sais à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?
À quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
À quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?
Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien
Tu m'entoures d'Auréoles
Te voir est mon seul souci
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi
Si tu pars, mon front se penche
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas
Quand mon orage succombe
J'en reprends dans ton coeur pur
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur
L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini...
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Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées
Bel ange aux yeux d'azur
Aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans
Te vaincre et te maudire
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur
Sa blessure est profonde
Élargis-la, bel ange
Et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé
Mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
Dans ta mémoire immortelle
Comme dans le reposoir
D'une divine chapelle
Pour celui qui t'est fidèle,
Garde l'amour et l'espoir
Garde l'amour qui m'enivre,
L'amour qui nous fait rêver
Garde l'espoir qui fait vivre
Garde la foi qui délivre
La foi qui nous doit sauver
L'espoir, c'est de la lumière,
L'amour, c'est une liqueur,
Et la foi, c'est la prière
Mets ces trésors, ma très chère
Au plus profond de ton coeur.