Ce n'est pas une star, c'est un phénomène : révélation de la série choc Euphoria, Sydney Sweeney règne désormais sur Hollywood en produisant ses propres films, alignant les genres et les partitions comme autant de coups d'éclat. L'actrice peut tout joueur : horreur subversive, rom com hyper girly, film d'auteur expérimental.
Dans les médias, elle ironise sur son physique - et l'obsession qu'elle suscite chez les hommes, comme nous le décryptons dans cette enquête - quitte à aligner les blagues dérisoires sur sa poitrine (une mise en abyme sexy qu'elle explique dans cet article). Mais sur les plateaux, elle s'émancipe de sa stature pesante de sex symbol - condition si lourde à porter qu'elle témoigne même dans ce billet d'humeur du harcèlement que lui font subir les paparazzi, prêts à tout pour voir son corps.
Sur grand écran, Sydney Sweeney parvient même à impressionner dans les films les moins aboutis. Et les scènes cultes de sa courte mais prolifique carrière parlent pour elle.
Voici notre Top 5.
De la rom com à grand succès Tout sauf toi, rouleau compresseur du box office américain et phénomène sur TikTok, on retiendra surtout les taquineries fesse contre fesse en compagnie de Glenn Powell. Les deux partenaires font semblant d'être en couple pour susciter jalousie et quolibets, le temps d'un mariage d'amis. Et le temps d'un gag, se taquinent très intimement pour feindre la complicité. On retiendra aussi ce jeu de devinettes où les deux stars vannent réciproquement leurs particularités physiques. Très caustique.
Cucul ou culte ?
Un film qui en tout cas pourrait augurer d'une des voies entreprises par Sydney Sweeney : celle d'une reine des rom coms, façon Cameron Diaz, comme on le décrypte dans cet article.
Même dans le flop Marvel historique Madame Web, Sydney Sweeney, en rôle secondaire (vêtue d'un accoutrement aux faux airs de déguisement), marque les esprits en... Interprétant à sa manière du Britney Spears, debout, sur une table de bar. Plus précisément : le hit "Toxic".
Etrangement iconique. Pas forcément de quoi sauver pour autant un naufrage commercial, malgré l'investissement de sa très mélancolique star, Dakota Johnson.
Non, le futur rôle de boxeuse dont parle déjà beaucoup Sydney Sweeney - absolument méconnaissable, et notre article revient sur sa transformation physique - n'est pas sa première tentative d'émancipation de son statut de sex symbol.
Dans Reality, Sydney Sweeney se distance le plus possible de son image sexy avec un rôle dé-glamourisé au possible, celui d'une lanceuse d'alertes, passée au crible par des agents. De l'actrice émane une exigence d'acting, dès cette très longue séquence d'ouverture où notre protagoniste se fait "cuisiner" dans son propre jardin. A-t-elle une longueur d'avance sur ceux qui l'interrogent (mais prétendent que ce n'est pas du tout un interrogatoire) ? Que cache-t-elle ? Pourquoi la cinéaste laisse-t-elle son chien aboyer ?
Un grand moment de tension, et de jeu. Audacieux, mais surtout, impressionnant de maîtrise. Oscarisable.
Autre scène culte : la folle résolution de la plus marquante incursion de Sydney Sweeney dans le cinéma d'horreur, avec Immaculée, film dépeint en "pamphlet satanique et féministe" par ses détracteurs. Si cela ne vous donne pas envie de le rattraper !
Au bout de cette étrange histoire de religieuse expérimentant une maternité particulièrement macabre, une résolution aussi zinzin que celle d'une autre oeuvre horrifiante qu'admire l'actrice : Midsommar. On pense à la puissance d'une Florence Pugh, possédée par son rôle, dans ce climax incroyable, sidérant et... Très physique.
A Terrafemina, on était revenu sur l'accueil pour le moins controversé de cette fin hyper provoc, dans ce gros plan.
Pour beaucoup, le meilleur film de Quentin Tarantino, pas le dernier pour aligner les classiques. Mais l'oeuvre synonyme d'Oscar pour Brad Pitt - binôme et doublure de Leonardo Dicaprio, très démystifié dans cette libre vision du clan Manson - fut surtout l'improbable réunion de trois des plus prometteuses comédiennes de leur génération : Mikey Madison, Sydney Sweeney et Margaret Qualley.
Mickey Madison se retrouve aujourd'hui en tête d'affiche de la dernière Palme d'or, Anora de Sean Baker, à découvrir en salle ce 30 octobre, Margaret Qualley estomaque (littéralement) dans le génial film d'horreur féministe de The Substance de Coralie Fargeat - à ne pas louper le 6 novembre - et Sydney... Déploie depuis des années la carrière que l'on sait, se souciant peu des étiquettes et des qu'en dira-t-on.
Une étoile est née.