Imaginez que l'on accuse votre film d'être féministe ET satanique. Quel plus beau compliment vous faire ? Cela, c'est ce que subit malgré elle l'iconique Sydney Sweeney à cause d'un projet fou qu'elle porte à bout de bras et dont elle est la productrice : le super chouette Immaculée, à découvrir dès à présent en salles ! Enfin, sauf si frissons de l'angoisse et scènes très graphiques vous rebutent quelque peu.
Immaculée n'est pas une chanson de Mylène Farmer, mais l'histoire horrifique et agitée d'une nonne vierge enfantée par le Diable. Plus précisément, d'une jeune religieuse américaine "recrutée" dans un couvent italien dont le "Père" cache d'étonnantes activités... Sous ses faux airs de production Blumhouse ou James Wan blindée de jump scares type La nonne, Immaculée s'avère être en vérité un spectacle de flippe total qui détonne par son rythme lent, mais aussi son dernier acte dévastateur, aux éclats gore disproportionnés.
Surtout, c'est un projet super personnel pour Sydney Sweeney, actrice qui peut tout jouer (le film Reality l'a démontré l'an dernier), des rom coms aux fictions trash. De tous les plans, productrice, actrice, initiatrice du projet, elle livre une performance radicale. Et l'irrévérence n'est jamais absente de ce récit où la religion ne sort pas vraiment grandie. De quoi faire rager une certaine audience outre atlantique donc, a pu observer Ecranlarge : "le public chrétien déplore un film offensif, satanique, féministe, pro-avortement".
Oui, alors qu'on a déjà vu largement plus subversif, Immaculée se retrouve sous les feux des conservateurs qui voient là l'ennemi public numéro 1. Un film hyper blasphématoire qui, en plus, insulterait sans détour la Vierge Marie ! Mais attention : la réponse à ce scandale est savoureuse...
Effectivement, observe encore Ecranlarge, car le distributeur du film, NEON, qui s'est également assuré de la distribution d'Anatomie d'une chute et de Parasite (excusez du peu) a rapidement pris les devants dans cette affaire de film d'horreur cloué au pilori. Comment ? C'est simple : les critiques véhémentes et protestations décochées à Immaculée se sont retrouvées... Sur l'affiche du film ! Comme des arguments promo, donc.
Ainsi peut-on voir circuler un poster tagué d'accroches aussi envoûtantes que "SATANIC FEMINIST" ou "ANTI LIFE MOVIE". Et ce dans une société états-unienne où se multiplient depuis la révocation de l'arrêt Roe vs Wade (autrement dit, celle du droit historique à l'avortement par le Parlement américain) les plus sévères des lois restrictives anti-avortement. Un peu malgré lui, Immaculée devient clairement politique.
Avouons le, cette promo, c'est du génie.
Et si cela pouvait inciter le public à se rameuter en salles, ce ne serait pas plus mal : ponctuée de vraies fulgurances visuelles (ces scènes à la bougie qui mettent en valeur la sur expressivité du visage de son actrice), assumant totalement un côté "film d'exploitation" aux sanguinolences généreuses, donnant le la en épilogue à une partition d'actrice viscérale qui égale largement celle de la Florence Pugh de Midsommar, Immaculée est à ne pas louper si vous aimez les films d'horreur qui en ont dans le bide.
Ah oui, et les films féministes et satanistes, aussi.