Le 24 octobre sera un jour événement, rien que ça : la publication en librairies de The Woman in Me, autrement dit les Mémoires de Britney Spears, notre Britney à nous. Un livre qui promet d'être riche en anecdotes, en confessions, en propos libres, tout du moins on l'espère. Depuis que Britney s'est émancipée de la tutelle paternelle, sa parole elle aussi ne demande qu'à se libérer !
Et il y a une chose que la chanteuse a déjà révélé, comme le détaille le magazine People, extraits à l'appui. Voilà : Britney Spears a effectué un avortement lorsqu'elle était en couple avec Justin Timberlake, entre 1999 et 2002. "Encore aujourd'hui, c'est l'une des expériences les plus difficiles de ma vie". Cet avortement aurait eu lieu sur la décision de Justin Timberlake, "qui ne voulait pas être père", précise la chanteuse.
Certaines voix médisantes diraient : et alors ?
Mais en vérité, ce témoignage compte énormément. Surtout au sein de l'Amérique actuelle, où Britney a longtemps fait office d'icône.
Britney Spears évoque son filtre son interruption volontaire de grossesse. Elle suggère entre les lignes qu'elle souhaitait devenir mère : "Si la décision avait été la mienne, je ne l'aurais jamais fait". Elle écrit également qu'il s'agit d'une expérience épouvantable pour elle. Certes. Mais ce n'est pas tout.
Lorsqu'une célébrité aussi mondialement connue s'exprime comme un sujet sur l'avortement, elle incite en douce les autres femmes à le faire. Et potentiellement, à se libérer d'un poids. Même si cette expérience, dont le ressenti peut varier en fonction des sensibilités, peut être "difficile" comme l'écrit la popstar, mais également ne pas être "la plus difficile d'une vie" pour d'autres. En parler le plus possible, c'est aussi dédramatiser.
Et ca compte.
Britney Spears a longtemps été considérée comme la petite reine de l'Amérique. Ce qu'a pu être Taylor Swift à ses débuts : une icône, une superstar en osmose avec les valeurs nationales. Or, qu'elle parle si ouvertement d'avortement n'est pas anodin au sein de la société états-unienne actuelle.
Car la chanteuse âgée de 41 ans, qui s'est séparée de Justin Timberlake en 2002, ouvre la voix dans un pays en croisade. Depuis le 24 juin 2022, la Cour Suprême des États-Unis a révoqué l'arrêt Roe vs Wade qui accordait aux Américaines le droit d'avorter légalement dans tout le pays. Ou comment réduire à néant une avancée majeure qui perdurait depuis un demi siècle.
Un mois seulement plus tard, un rapport du Guttmacher Institute, institut de recherche et de statistiques dédié au contrôle des naissances et aux données relatives à l'avortement, nous apprenait que 43 cliniques américaines situées dans onze Etats différents avaient déjà arrêté de pratiquer des avortements. Parmi elles, 23 prenaient place au Texas. En juillet toujours, la Caroline du Sud interdisait toute diffusion d'informations à propos de l'IVG, et censurer la diffusion desdites infos sur le web. Ce n'est pas tout.
En janvier dernier, en Idaho, la Cour suprême statuait "qu'il n'y a pas de droit constitutionnel à l'avortement". Presque tous les avortements se retrouvaient interdits. L'avortement est interdit après 15 semaines de grossesse en Arizona, en Floride, 18 semaines dans l'Utah et 20 en Caroline du Nord.
Il est très limité en Géorgie à l'heure actuelle.
En septembre dernier encore, une mère a été condamnée à 2 ans de prison pour avoir aidé sa fille de 17 ans à interrompre sa grossesse. Affligeant. Et encore, il y aurait beaucoup, beaucoup à rajouter sur ce sujet. Chaque semaine génère son lot d'articles accablants sur le sujet, surtout en fonction des Etats qui répriment le plus les droits fondamentaux des femmes.
Voilà pourquoi il importe qu'une popstar célébrissime évoque ce sujet, qui, dans les mois à venir, pourrait tout à fait devenir d'autant plus tabou. Une prise de parole qui compte car au fond en abordant crûment ses affects, Britney ne parle que d'une chose ici : le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Ce que beaucoup semblent oublier depuis un an.