Jeudi 28 mai avait lieu la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle. Vingt-quatre heures dédiées aux règles, au silence et à la honte qui les entourent, et plus particulièrement à la précarité menstruelle, ce fléau que subissent celles qui ne peuvent pas se fournir de protections adaptées faute de moyens. En France, elles sont environ 1,7 million à devoir se poser cette question tragique : "Ce mois-ci j'achète des pâtes pour manger ou un paquet de serviettes hygiéniques ?".
C'est en tout cas ce que rappellent plusieurs membres du gouvernement dans une tribune publiée sur le HuffPost le même jour, intitulée "Ensemble, brisons le tabou des règles !", et qui fait part du plan d'action de l'Etat pour y faire face.
Les secrétaires d'Etat à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, à la Transition écologique Brune Poirson, auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher et auprès du ministre de la Santé Christelle Dubos ont ainsi annoncé sur le média que les serviettes et tampons seraient distribués gratuitement auprès des femmes précaires. Une expérimentation déjà avancée en février à la suite d'un rapport remis à l'Assemblée nationale, qui prendra place dès septembre 2020 auprès "d'élèves du second degré et d'étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri", précise le collectif de "Femmes du gouvernement engagées".
Car "malgré la crise que le monde connaît avec la pandémie de Covid-19", les élues souhaitent assurer que "le gouvernement français ne relâche pas ses efforts pour lutter contre la précarité menstruelle et permettre à toutes les femmes d'avoir accès à des protections hygiéniques".
Pour ce faire, des maraudes seront organisées pour équiper les plus démunies, ainsi que des "mises à disposition dans les épiceries sociales, accueils de jour, les foyers et les centres d'hébergement, les établissements d'incarcération, mais aussi les établissements du second degré et les universités".
Les signataires ajoutent également faire bénéficier à l'association Règles Élémentaires, la première association française de lutte contre la précarité menstruelle, "d'une dotation de 60 000 euros pour soutenir les collectes et la distribution de produits d'hygiène, sensibiliser, informer et former les intervenants sociaux et bénévoles et intervenir auprès des femmes en situation de précarité".
Un dispositif plus que nécessaire.