La nouvelle était déjà annoncée l'an dernier : le gouvernement néo-zélandais annonçait, à travers la voix de sa Première ministre Jacinda Arden, une distribution gratuite et massive de serviettes et tampons dans les écoles afin de lutter contre le fléau de la la précarité menstruelle. Et ce dans un pays où une adolescente sur douze déclare avoir déjà dû manquer l'école parce qu'elle n'avait pas les moyens de s'acheter des serviettes et tampons.
Aujourd'hui, c'est une réalité : chaque école en Nouvelle-Zélande sera approvisionnée en protections périodiques à partir de juin 2021, comme l'énonce le Guardian. Des produits gratuits destinés aux étudiantes. Là encore, la Première ministre s'en réjouit. "Distribuer des produits menstruels gratuits au sein de l'école est un moyen pour le gouvernement de lutter directement contre la précarité menstruelle, de contribuer à augmenter la fréquentation scolaire et d'avoir un impact positif sur le bien-être des enfant", développe encore Jacinda Ardern.
"En Nouvelle-Zélande, près de 95 000 filles du pays âgées de 9 à 18 ans ne peuvent pas aller à l'école pendant leurs règles car elles n'ont pas les moyens d'acheter des protections. En les rendant disponibles gratuitement, nous aidons ces jeunes à continuer d'apprendre à l'école", déclarait-elle déjà l'an dernier.
Et mine de rien, cette distribution est une petite (r)évolution, dans un monde où 500 millions de personnes vivent dans la précarité menstruelle. "Il était important de fournir aux étudiantes un choix, à la fois dans les types de produits et la manière dont ils sont accessibles", a détaillé Jan Tinetti, la ministre des Droits des femmes et ministre associé de l'éducation au sein du pays. Donner le choix, mais pas seulement.
Effectivement, en plus de cette distribution, Jan Tinetti promet une meilleure éducation aux menstruations, par le biais d'échanges et d'informations transmises sur les règles, les produits menstruels et "autres éléments pratiques de gestion des règles", poursuit la femme politique. Elle rappelle que le manque de connaissances est un élément qui importe autant dans cette problématique mondiale que la précarité financière. En espérant que ce très important projet de distribution gratuite et massive, qui a été lancé pour une durée de trois ans et aurait coûté près de 25 millions de dollars néo-zélandais (à savoir 15 millions d'euros), devrait rectifier toutes ces insuffisances.
"C'est un investissement fantastique de la part de notre gouvernement mais ce n'est que le début. Car la précarité menstruelle n'affecte pas seulement les étudiantes mais également de nombreux autres individus, comme les personnes sans-abris ou au chômage, qui ressentent profondément les effets de ce manque d'accès aux produits", a réagi Miranda Hitchings, la cofondatrice de Dignity, ONG qui souhaite garantir un accès aux protections à toutes les néo-zélandaises. On ne peut qu'abonder en ce sens. La lutte pour l'égalité ne fait que commencer.
En France, 1,7 millions de personnes menstruées n'auraient pas accès à des protections périodiques. Le gouvernement a annoncé débloquer cinq millions d'euros en 2021 pour "venir en aide à des centaines de milliers de femmes qui n'ont pas accès aux protections menstruelles et de soutenir les associations mobilisées dont je souhaite saluer le travail quotidien."