Chaque année, quelque 200.000 Iraniens, dont une majorité de femmes, ont recours à la rhinoplastie. Ainsi, arborer fièrement un plâtre sur le nez est un signe extérieur de réussite, à tel point que d'aucunes vont même jusqu'à aller se faire plâtrer le nez sans s'être fait opérer simplement pour étaler leur statut social à la vue de tous.
La classe des "nez refaits" a donc une position dominante au sein de la société iranienne. En guise de carotte, certains parents n'hésitent d'ailleurs pas à faire miroiter à leur progéniture une opération du nez en échange de bonnes notes, pour entrer à l'université ou de l'obtention d'un diplôme.
Et cette obsession pour le bistouri commence pour certaines très tôt, puisque, dès 14 ans, des Iraniennes poussent la porte des cabinets de chirurgie esthétique pour s'offrir le même nez que leurs héroïnes de télévision. Si une minorité le fait pour mettre un terme à un complexe, pour beaucoup d'autres, c'est le mariage qui est en question. La rhinoplastie permettrait, d'après une jeune femme interrogée par le Guardian, de trouver "un meilleur mari qui est lui-même dans une meilleure situation et a une meilleure position sociale".
Dans un pays où l'on semble changer de nez comme on change de chemise, un groupe de féministes baptisé "Les Iraniennes de près", a décidé de s'élever contre cette mode du nez interchangeable. Ces dernières ont lancé, via Facebook, une campagne intitulée "Mon nez naturel". "Quel pourcentage des filles et des femmes iraniennes ne se sont pas pliées aux critères de la beauté imposés ? (...) Envoyez-nous la photo de votre nez naturel pour protester contre ces critères figés de la beauté", écrivent-elles sur Facebook.
La page aurait déjà reçu des centaines de photos de nez certifiés 100% naturels .