Vincent Peillon, nouveau ministre de l'Éducation, a ouvert la boîte de Pandore vendredi en publiant 17 rapports tenus au chaud par son prédécesseur. L’un d’eux, daté d’octobre 2011, fait état de la pédagogie inadaptée dans les classes de maternelle. En premier lieu, l’apprentissage de l’oral par les enfants est problématique : l’instituteur prend trop de place dans les échanges, orientant largement les questions et laissant de côté les échanges entre élèves. De plus, l’école maternelle ne permettrait pas aux plus jeunes d’acquérir un vocabulaire riche et varié, différent de celui de leur entourage. Le rapport pointe même des incohérences orales chez les adultes ou un trop grand laxisme pour corriger approximations et erreurs. Les lacunes des enfants seraient également dues à une croyance trop importante de l'école dans « l'imprégnation » : « Si les enfants entendent parler, ils sauront parler et s'ils entendent des histoires, ils auront une culture littéraire », ce qui est complètement faux.
Le rapport insiste également sur l'importance d'une formation spécifique des enseignants en école maternelle, un sujet récurrent lié au manque de moyens humains. Et pour conclure, il met en lumière le principal problème qui se pose aujourd'hui : l’école maternelle est trop tournée vers l’école primaire et ne travaille pas avec les structures préscolaires. Une manière de faire progresser les enfants plus vite, voire trop vite, alors que la phase d’apprentissage entre 3 et 6 ans doit s’appuyer sur des activités de création et d'imagination, une stimulation aujourd’hui minorée dans les écoles maternelles.
Laure Gamaury
Le rapport complet
(Source : lepoint.fr)
Crédit photo : Digital Vision
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