De nombreux réalisateurs se sont bien sûr essayés sur le thème fascinant de l’humanoïde et des conséquences possibles de l’arrivée des robots dans nos sociétés. On garde dans la playlist A.I. Intelligence Artificielle de Steven Spielberg en 2001, Robocop de Paul Verhoeven en 1987, ou encore Matrix, et I, Robot… Aucune série pourtant n’a encore creusé ce sujet de façon aussi troublante que Real Humans, précisément parce que malgré le caractère fantastique de l’histoire, toutes les problématiques abordées préoccuperont l’humanité d’ici une trentaine d’années, comme l’explique Henrik Widman, le producteur de la série, dans Télérama : « C’est une série d’anticipation scientifique. Aujourd’hui, on peut greffer des membres mécaniques de plus en plus sophistiqués. Notre corps est de plus en plus compatible avec les machines. En se projetant dans l’avenir, il n’est pas complètement fou d’imaginer un futur où nos esprits aussi pourront profiter d’une technologie robotique. »
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2. Le code de David Eischer, noyau de la saison 2
Comme l’annonce la baseline de cette saison 2 : « Ils nous ressemblent de plus en plus ». Et de fait, en tant que spectateur, l’inquiétude grandit à mesure que l’on réalise qu’on ne sait plus de quel côté il faut être, et dans quelle lutte il faut s’engager. Au cœur de ces dix nouveaux épisodes, il y a le fantasme hubot d’abolir la frontière entre robots et humains, qui pourrait se concrétiser grâce à un code qui libèrerait les Hubots, leur permettait d’éprouver des sentiments et de faire leurs propres choix. En parallèle, la population hubot doit faire face aux attaques de l’organisation militante « Real Humans » et se retrouve la cible d’un virus qui transforme les robots en créatures violentes. Seul le code recherché par Béa, nouveau personnage de la série, semble pouvoir mettre fin à cette guerre entre deux humanités.
3. Une série politique, et féministe
Selon Pia Halvorsen, interprète d’Inger Engman dans la série et interviewée par Arte, la question posée par l’histoire des Hubots est : « qu’est-ce qu’être 100% humain ? », et la comédienne de répondre : « J’espère que les véritables humains, ce sont les téléspectateurs ». Elle estime en outre que la série est « féministe », parce qu’elle est profondément « humaniste ».
Métaphore de notre société, Real Humans fait aussi référence aux enjeux politiques actuels : selon Pia Halvorsen, les deux camps qui s’affrontent dans la saison 2 sont des extrémistes, le parti politique « Real Humans » tout comme les transhumains. Les membres du parti sont d’ailleurs présentés et habillés comme des fascistes : « ils représentent un groupe qui cherche à retrouver ce qui existait autrefois, à rétablir un système qui n’existe plus », explique Lars Lundström sur Arte. Et finit par conclure : « Mais c’est impossible, on ne revient pas en arrière ». Une phrase qui résume sans aucun doute les enjeux de cette saison 2.