Le gouvernement avance sur le dossier épineux de la situation des populations roms en France. La ministre du Logement a en effet annoncé mercredi la fin de la taxe que doit verser un employeur pour embaucher un Bulgare ou un Roumain, et l’élargissement de la liste des métiers que peuvent exercer les Roms en France. Une décision, prise lors d’une réunion interministérielle, qui vise à « favoriser l'insertion par l'emploi, facteur essentiel d'intégration des populations concernées » écrit Matignon dans un communiqué. Par ailleurs, Matignon précise dans le communiqué qu’il a donné son aval aux opérations de démantèlement des campements illicites « dès lors qu'elles interviennent en application d'une décision de justice ou pour mettre fin à une situation de danger ou de risque sanitaire ».
La Roumanie a salué jeudi cette décision, tandis que Bucarest a loué « l'approche constructive du gouvernement français pour l'intégration des populations roms ». Mais ces félicitations font figure d’exception. Si le PCF s’est réjoui de ces mesures, il se montre prudent et explique dans un communiqué que « rien ne serait plus décevant que de voir croître le nombre d'expulsions et de démantèlements de camps sans la mise en place de réelles solutions alternatives ». LE PCF demande « l'adoption immédiate d'un moratoire sur les expulsions, l'arrêt des discriminations au regard du droit du travail ».
La CGT a, elle, demandé l'abrogation des mesures restrictives imposées aux ressortissants roumains et bulgares en matière d'emploi. « Il est essentiel que les migrants qui travaillent disposent d'un contrat de travail aux normes françaises » a-t-elle ajouté en soulignant « la responsabilité de l'employeur ».
Pour le président d'Emmaüs International, Jean Rousseau, « si l'élargissement de l'accès au marché du travail pour les ressortissants roumains et bulgares est un petit progrès », « la réponse apportée par le gouvernement n'est pas suffisante », a-t-il expliqué. Le gouvernement français doit « par sa politique et en lien avec les associations, s'attacher à l'amélioration de la situation des populations roms, travailler à leur intégration et à leur perception dans la société, ainsi qu'au respect de leurs droits et de leur dignité », insiste-t-il dans un communiqué.
Enfin, le député du Front National, Gilbert Collard, interrogé jeudi par France 2, a mis en cause « ce besoin qu'ont les socialistes d'être – sur le dos des autres – les scouts du monde entier ». « Que les Roumains se débrouillent avec les Roumains ! » a-t-il lancé considérant que ce dossier ne concernait pas la France, mais la Roumanie.
On estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de Roms en France, un chiffre stable depuis plus de 20 ans.
Sources : 20minutes.fr et lemonde.fr
Crédit photo : AFP
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