Après Roselyne Bachelot, Hervé Morin, Bruno Le Maire ou encore Valérie Pécresse, c’est au tour de Rama Yade de partager ses mémoires sur le quinquennat de l’ancien président de la République. À travers l’essai Carnets de pouvoir 2006-2013, à paraître ce jeudi aux Éditions du Moment, celle qui fut d’abord secrétaire d’État des Affaires étrangères et des Droits de l’homme puis chargée des Sports et enfin ambassadrice de la France auprès de l’Unesco dresse son bilan de l’ère Sarkozy, taclant au passage plusieurs de ses anciens collègues. Et dans une interview accordée au quotidien Le Parisien, publiée ce jeudi, l’actuelle vice-présidente de l’UDI n’hésite pas à revenir sur les rivalités internes de l’ancienne majorité.
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Ainsi, alors que l’appel de François Fillon, à voter « pour le moins sectaire » en cas de duel PS-FN aux municipales a enflammé la droite, Rama Yade avoue avoir été surprise par ces propos. « Ça ne correspond pas à l’image d’homme d’État qu’il avait donnée de lui-même ces dernières années. Mais cela en dit long sur sa détermination pour la présidentielle », estime-t-elle, précisant qu’elle « [s]’entendait bien avec lui », jusqu’à son arrivée au ministère des Sports. « Mes ennuis ont commencé. Il prenait tous les arbitrages en faveur de son amie. »
Une amie qui n’est autre que Roselyne Bachelot, désormais vedette du Paf, avec laquelle la jeune maman de 36 ans règle ses comptes. « Elle, il était vraiment temps qu’elle arrête la politique », assène-t-elle. À l’inverse, lorsqu’on lui demande de s’expliquer sur ses relations prétendument houleuses avec Rachida Dati, qu’elle qualifie d'ailleurs de femme « résistante » et « redoutable », Rama Yade botte en touche. « On nous a opposées et souvent mises en concurrence, ce qui n’était pas très élégant. Mais on n’a jamais été en conflit sur des choses graves », minimise-t-elle.
La vice-présidente du Parti Radical se rappelle également des bons moments et profite de cet entretien pour rendre hommage à son « héros », l’ex-chef de l’État. « Sans lui, je ne serais pas en politique ! C’est Nicolas Sarkozy qui m’a donné cette flamme intérieure qui déclenche l’engagement ». Se défendant de tout sentiment amoureux à son égard, elle décrit une relation privilégiée, basée sur l’affectif et l’émotion. « Je suis dans le registre de l’admiration, il m’apprend la politique. C’est mon mentor », assure-t-elle avant de se remémorer les déplacements officiels qui ont émaillé le début de sa présidence. « Il recevait partout un accueil chaleureux et j’étais fière. Alors, quand au sortir d’un voyage on est épuisés, on s’endort dans l’avion, je prends mon iPod avec un écouteur, il prend l’autre et on écoute Jean Ferrat ensemble à demi-ensommeillés. C’est cela aussi la politique, c’est parfois plein de tendresse. »
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