Les salariés de SeaFrance devront encore attendre une semaine avant d’être fixés sur leur sort. Après que le gouvernement ait déclaré lundi qu’il soutenait le projet de Scop défendu par les salariés, les cartes sont en effet redistribuées. Face à cette nouvelle donne, le tribunal de commerce de Paris qui devait statuer ce mardi sur le sort de la société maritime a en effet reporté sa décision. « Le délai était trop court entre l'annonce du gouvernement d'hier et l'audience du tribunal ce matin. Il y a une décision politique, il faut maintenant la mettre en musique », a expliqué l'avocat des salariés, Me Brun.
Ainsi, pour éviter la liquidation immédiate de SeaFrance, le gouvernement a annoncé qu’il appuierait le projet de reprise des salariés, à savoir monter une Scop, Société coopérative Ouvrière de Production, dont les associés majoritaires seront les salariés de l’entreprise. Les décisions au sein de ce type de structure étant alors prises collectivement selon le principe qu’une personne représente une voix. En appuyant ce projet le gouvernement balaie ainsi la proposition faite par Louis Dreyfus Armateurs, qui prévoyait de conserver 460 emplois équivalents temps plein sur les 880 salariés de la compagnie. « C'était pourtant le projet le plus intéressant, le seul solide, regrettait mardi matin le ministre des Transports, Thierry Mariani. Hier, on a au moins réuni les conditions pour que le projet de Scop soit finançable ».
Des indemnités allant jusqu’à 60 000 euros
Pour ce faire, Nicolas Sarkozy a demandé lundi à la SNCF de venir en aide à sa filiale maritime en difficulté en versant à ses salariés des indemnités exceptionnelles. Les membres de la Scop réinjecteraient alors ces sommes dans le capital de SeaFrance. Une opération « de nature à permettre de réunir une part considérable du besoin de financement de l’entreprise », selon le chef de l’Etat. Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie et des Transports, a précisé mardi que ces indemnités pourraient aller de 50 000 à 60 000 euros par salarié. Par ailleurs les collectivités locales du Nord-Pas-de-Calais devraient concourir au projet de sauvetage de SeaFrance à hauteur de 12 millions d’euros. En parallèle, la SNCF pourra conserver la propriété de ses bateaux et les louer à la compagnie maritime qui n’aurait dans tous les cas pas les moyens de les racheter. Reste que comme le rappelait un Thierry Mariani sceptique, la société maritime a besoin de 40 millions d’euros pour perdurer.
Cette solution de sauvetage ne soulève ainsi pas tous les suffrages. Mardi matin certains salariés déploraient que l’Etat n’investisse pas directement dans l’entreprise, plutôt que de laisser l’entière responsabilité aux salariés. « La Scop n’est pas une solution miracle », a mis en garde le secrétaire général de Force Ouvrière. Par ailleurs, reste à voir si les salariés souhaiteront tous verser leurs indemnités dans la Scop.
(Source : Lefigaro.fr)
Crédit photo : AFP
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