Sur la 6e avenue de New York, on peut remarquer depuis le 26 août, journée de l'égalité des femmes aux Etats-Unis, de nouvelles habitantes. Des silhouettes imposantes qui dépeignent quelques-unes des illustres femmes de notre siècle, logées à deux pas du Rockefeller Center, point de repère de la ville qui ne dort jamais. Dix statues, très exactement, qui se dressent désormais sur le pavé dans un but concret : lutter contre le sexisme et visibiliser davantage les femmes.
Car comme l'expliquent, Gillie et Marc Schattner, le couple d'artistes australiens à l'origine du projet #StatuesForEquality, seulement 3 à 4 % des oeuvres du genre qui siègent à New York, Londres ou Sidney représentent des personnalités féminines. Et ce, si l'on ne compte pas "les figures symboliques qui ornent les fontaines ou les façades (...), essentiellement des coquilles vides d'un physique féminin idéalisé", ajoutent-ils sur leur site.
Le duo veut pallier cette inégalité frappante, et en a donc appelé au vote pour choisir qui sera sculptée dans le bronze pour cette première série. On retrouve ainsi la chanteuse Pink, l'animatrice et femme d'affaires Oprah Winfrey, les actrices Cate Blanchett et Nicole Kidman, la championne olympique de gymnastique Gabby Douglas, l'astronaute Tracy Dyson ou encore la primatologue Jane Goodall.
Des rôles-modèles américaines, australiennes et britanniques qui ont toutes ont reçu un accueil chaleureux de la part des passant.es. "Nous les femmes contribuons grandement à la société, et on nous ignore", confie d'ailleurs l'une d'elle à l'AFP. "Je suis toujours pour l'émancipation des femmes, et tout ce qui y contribue est une bonne chose", ajoute une autre.
Si grâce au projet, Gillie et Marc Schattner ont augmenté de 200 % la présence de statues féminines au sein de la ville américaine (désormais 15 contre 145 à l'effigie d'hommes), le duo reste clair sur un point : le concept n'est pas ponctuel. Les deux artistes souhaitent réitérer l'expérience plus d'une fois - et surtout s'étendre à l'international, en commençant par l'Australie et le Royaume-Uni. Une initiative qui contribuera à enfin représenter "une plus grande diversité de race, de classe, de compétences, d'orientation sexuelle et d'expression du genre" dans l'espace public. Et surtout à tacler petit à petit inégalités, stéréotypes et préjugés nocifs dans l'inconscient collectif.