On le sait : le sexisme, c'est-à-dire une attitude discriminatoire adoptée à l'encontre du sexe opposé, est omniprésent dans notre société et démarre dès l'enfance.
Un rapport de l'UNICEF publié en novembre dernier a montré que les inégalités entre filles-garçons à l'école sont nettement visibles dès l'entrée en primaire.
Mais cette forme de sexisme apparaîtrait bien plus tôt, parfois dès la naissance de l'enfant et au sein même du foyer familial. C'est ce qu'affirme une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS menée par des scientifiques de l'École des hautes études en sciences économiques de Russie.
Pour leurs recherches -basées auprès d'habitant·es de la ville de Saint-Pétersbourg- les auteurs et autrices de ces travaux se sont intéressé·es au comportement des parents vis-à-vis de leurs enfants sur les réseaux sociaux.
L'étude se base sur des messages postés publiquement par 635 665 utilisateurs et utilisatrices de VK, un site de réseautage social russe populaire, dont les paramètres de fonctionnalité s'avèrent similaires à ceux de Facebook.
"Nous avons constaté que les parents mentionnent plus souvent leurs filles que leurs fils dans leurs posts. Nous avons également remarqué que les messages mettant en vedette des garçons reçoivent en moyenne plus de mentions j'aime que ceux qui parlent de filles", résument Elizaveta Sivak et Ivan Smirnov, qui ont dirigé l'étude.
Le chercheur et la chercheuse à l'origine des travaux ont écarté l'hypothèse selon laquelle un nombre de supérieur de naissances de petits garçons pourrait justifier cet écart, puisqu'on compte environ 106 bébés de sexe masculin contre 100 bébés de sexe féminin en Russie.
"Ce déséquilibre entre les sexes peut envoyer le message que les filles sont moins importantes que les garçons ou qu'elles méritent moins d'attention, ce qui renforce l'inégalité entre les sexes dès le plus jeune âge", préviennent les scientifiques.