Solitaire du Figaro : le bilan de mi-parcours d’Isabelle Joschke
Publié le 21 juin 2014 à 10:00
Par La rédaction
17e de la première étape, 31e de la deuxième, Isabelle Joschke est actuellement 24e au classement général de la Solitaire du Figaro. Alors qu’elle est à mi-parcours de cette 45e édition, elle prendra dimanche le départ de la troisième étape à bord de son voilier Generali – Horizon Mixité et reliera Roscoff aux Sables d’Olonne. Entretien…
Solitaire du Figaro : le bilan de mi-parcours d’Isabelle Joschke Solitaire du Figaro : le bilan de mi-parcours d’Isabelle Joschke© Thierry Martinez / Generali
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Quelle est ton analyse de tes deux premières étapes entre Deauville et Plymouth, Plymouth et Roscoff ?

Isabelle Joschke : Je pense que j’ai un potentiel que je n’ai pas encore exprimé. Dans ma manière d’appréhender la Solitaire du Figaro, il y a beaucoup de choses qui ont changées positivement au niveau des prises de risques par exemple, du placement de mon voilier par rapport aux autres. Je suis clairement plus conservatrice dans ma stratégie de course. Auparavant, je prenais plus de risques. Je perds moins ma patience. Au niveau du classement général, je ne suis pas dans mes objectifs.  J’ai encore deux étapes pour terminer dans le top 15.

La Solitaire du Figaro est réputée être l’une des compétitions en solitaire les plus difficiles au monde. Pourquoi ?

I. J. : Elle est difficile car nous avons des voiliers strictement identiques. Ils ont la même vitesse. Elle est difficile car les marins engagés sont extrêmement expérimentés. Si je me penchais sur leurs palmarès, je ne suis pas sûre de prendre le départ de la Solitaire du Figaro. Il y a des navigateurs qui, contrairement à moi, naviguent depuis tout petit, qui baignent dans la course au contact depuis très, très longtemps. Ils ont une maîtrise de l’exercice incroyable. Pour résumé la difficulté de l’épreuve, je pense que les deux tiers des coureurs inscrits peuvent entrer dans le top 10 au classement général.

Le niveau de cette édition est particulièrement homogène. On imagine que cela doit être usant d’être toujours au contact de la concurrence ?

I. J. : La pression est continue car nous naviguons bord à bord sur deux à quatre jours de mer. Je n’avais pas l’habitude de cette pratique de la navigation car je viens surtout de la course au grand large. Certains s’amusent de cette situation permanente, ils ne puisent pas trop d’énergie à être à une ou deux longueurs d’un ou de deux concurrents. J’ai progressé sur ce point. Par exemple, j’ai appris, au fil de mes participations à la Solitaire du Figaro, à accepter de perdre un peu par rapport à un adversaire et d’aller me reposer dix minutes à l’intérieur du bateau.

T’accordes-tu des moments de contemplation en mer au passage d’endroits magnifiques - ce qui a été le cas, il y a peu, lors du contournement du phare du Fastnet en Irlande ?

I. J. : La nature est présente en permanence. Elle fait partie de la course. Lors de la deuxième nuit de la deuxième étape, après ma sieste, j’ai passé un moment à regarder la lune se lever, un instant magique. Lors du passage du Fastnet, même si j’étais au coude à coude avec Fred Rivet, je l’ai regardé. Le spectacle de nos voiliers, le long d’Irlande ou au Fastnet était particulièrement beau.  

Tu es arrivée mercredi matin à Roscoff. Comment récupères-tu ?

I. J. : J’ai pris un bon petit déjeuner. J’ai dormi quatre heures. La nuit suivante, dix heures. Je fais beaucoup de siestes. Je passe voir les kinés de la course pour des massages et des étirements. Je fais aussi attention à ce que je mange. Nous n’avons pas ou peu de produits frais en mer. Alors, j’ai vite acheté de la salade, des fruits, des légumes. Je reprends au plus vite mes habitudes de terrienne.  C’est très traumatisant pour notre organisme ces modifications d’alimentation et de sommeil en course.

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