Y'aurait-il une différence d'intelligence entre un lève-tôt et un oiseau de nuit ? Autrement dit, une personne qui se réveille (volontairement) à six heures du mat' et une adepte des grasses matinées après avoir veillé une bonne partie de la nuit ? Une nouvelle étude de l'Université d'Ottowa s'est posée la question dans une nouvelle étude. Leur méthode ? Prendre en compte les données de 66 femmes âgées de 20 à 78 ans, comparer leur temps de sommeil total, considérer leur horaire de coucher et de lever puis enfin les confronter à leurs capacités cognitives. Et les résultats de cette recherche canadienne révèlent que le fait de se lever plus tôt ou de se coucher plus tard aurait une incidence directe sur l'intelligence.
Effectivement, les lève-tôt feraient montre d'un rythme circadien plus stable que les lève-tard. Le rythme circadien, c'est ce tempo biologique d'une durée de 24 heures directement généré par une zone près de l'hypothalamus, cette partie du cerveau située sous le thalamus, structure du système nerveux central régulant notre sommeil.
C'est la stabilité de ce rythme indissociable du cerveau qui "stimulerait davantage l'intelligence" selon Stuart Fogel, directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l'Université d'Ottawa. "Des études antérieures ont suggéré un lien entre se coucher plus tard et l'intelligence. Cette nouvelle étude montre que ce n'est pas si simple", détaille en retour auprès de Stylist la Dr Kat Lederle, spécialiste du sommeil qui constate que les matinaux "ont de meilleures capacités verbales".
"Cela pourrait signifier que réguler votre horloge biologique pour devenir lève-tôt pourrait faire de vous un meilleur communicant - une compétence associée à un travail plus efficace", développe le spécialiste. "Je pense cependant qu'il est important de ne pas comparer les alouettes et les hiboux dans le but de prouver que l'un est meilleur que l'autre. Ils ont tous deux des avantages et des inconvénients", tient à modérer le médecin.
Des données qui incitent à poser les bonnes questions. "Notre société favorise les lève-tôt. Cela désavantage les noctambules car il leur est plus difficile d'obtenir le sommeil dont ils ont besoin. Mais si nous avions des horaires flexibles au travail et que l'école commençait en fonction de l'âge des enfants, les choses seraient-elles différentes ?", s'interroge l'experte.
Toujours est-il que l'important, au fond, reste avant tout de conserver un rythme de sommeil stable et cohérent - bien utile pour ne pas bousiller corps et esprit, le manque de sommeil générant sautes d'humeur, anxiété et troubles de la concentration.