"J'ai été agressé sexuellement par un entraîneur quand j'étais plus jeune. J'avais treize ans". Voilà ce qu'a courageusement révélé le vainqueur du Tour de France en 2012 et champion olympique Bradley Wiggins dans l'édition britannique du magazine Men's Health. Un témoignage sensible qui compte beaucoup.
"Je n'ai jamais complètement accepté cela. Tout cela m'a touché en tant qu'adulte. J'étais tellement solitaire. Je voulais juste sortir de cet environnement. Je suis devenu tellement isolé", a poursuivi le sportif auprès de la revue. A l'époque, le cycliste britannique était également la cible des remarques discriminantes de son beau-père. "Il avait l'habitude de me traiter de 'pédé' parce que je portais du lycra et tout ça, donc je ne pensais pas pouvoir lui en parler plus tôt."
Un récit dramatique de la part du quintuple champion olympique de cyclisme sur piste.
Dans le cadre de cet échange, Bradley Wiggins précise également avoir été complètement "manipulé" par son entraîneur et agresseur. Au magazine, il déclare : "Cela m'a affecté en tant qu'adulte... J'ai enfoui cela en moi". Comme bien des personnalités sportives victimes de leurs coachs, le champion a décidé de libérer la parole. Une décision difficile dans une sphère professionnelle où règne encore bien trop l'omerta.
"J'étais un adolescent assez étrange à bien des égards et je pense que mon énergie sur le vélo découle de l'adversité", explique encore le champion, soulignant que la dépression dont il a fait l'objet a même manqué de "foutre sa vie en l'air". Pour se reconstruire, il a aujourd'hui une "routine" : "M'entraîner tous les jours, c'est important. Ne pas trop boire... Avec ma dépression, si je ne prends pas soin de moi, cela ressemble plus à une manie. J'ai toujours pensé que la dépression vous emmenait dans une pièce sombre sous un perron. J'essaie d'être plus drôle et je finis par être choquant."
A 41 ans, Bradley Wiggins cherche aujourd'hui à être "heureux". "Le chemin pour moi est de prendre le contrôle de ce que je veux faire. Pour la première fois en cinq ans, que j'aie ou non une relation amour/haine avec le cyclisme, j'accepte l'amour. Je ne vais pas m'en retirer, je ne ferai pas d'autres choses."