La syllogomanie, autrement dit le « goût immodéré pour l'accumulation », n'était considérée - encore récemment - que comme un trouble obsessionnel compulsif. Pourtant, elle passionne de plus en plus les chercheurs, et devrait bientôt être classée parmi les véritables maladies. Ce trouble fait même l'objet d'une émission de téléréalité américaine intitulée « Hoarders » (Les amasseurs).
Aujourd'hui, 2,3 à 4,6% de la population serait concernée. Parfois bénigne, la maladie peut prendre une dimension plus dramatique. Vieux bibelots, anciens journaux ou de vêtements abîmés... par peur de manquer, le malade est incapable de faire le choix de jeter. Les objet s'accumulent donc, jusqu'à, parfois, menacer la vie.
Dernier point, et non des moindres, la sylligomanie serait héréditaire. « De nombreux accumulateurs compulsifs, lorsqu'on le leur demande, peuvent parler d'un oncle ou d'un grand-père "ayant tendance à tout garder" », peut-on lire dans le figaro.fr.
Seul espoir pour les malades : se faire aider par des organizers coachs qui aident à ranger, trier et jeter ce qu'ils ont accumulé. « Seules, ces personnes ne savent plus comment s'en sortir, elles ont besoin d'une aide concrète pour oser jeter », témoigne Anouk Le Guillou, gérante de la société Place Nette, spécialisée dans l'aide aux personnes atteintes de sylligomanie.
Dans de nombreux cas, il a été observé que la sylligomanie était liée à la dépression. Anouk Le Guillou poursuit : « Ils me le confient : ils se sont laissé envahir au moment où ils allaient mal, et n'en sont pas ressortis. » D'après elle, 60 à 65% de ses clients sont concernés par une dépression. Dans son livre intitulé Dirty secret, Jessie Sholl, écrivain new-yorkaise et fille d'une mère syllogomane, confirme. Lorsque sa mère a perdu son compagnon, elle est tombée malade, ce qui l'a conduit à entasser tous ce qu'elle possédait, jusqu'à sacrifier des pièces entières d'objets sans intérêts.
Alice Bidet
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