L’UMP a enfin trouvé un angle d’attaque et compte bien en profiter. Une semaine après la sortie de Nicolas Sarkozy sur la crise syrienne et l’immobilisme supposé de François Hollande, la droite s’est emparée du sujet et en a fait son cheval de bataille. La politique étrangère de François Hollande et son « inertie » face à la situation syrienne sont désormais au cœur des récriminations de l’UMP.
Dans une tribune publiée ce lundi dans les colonnes du Figaro, l'ancien Premier ministre François Fillon critique ainsi la politique étrangère du président de la république, estimant que dans ce domaine, « la déception est à la hauteur des excès de critiques dont les socialistes nous ont accablés durant cinq ans ». François Hollande « ne se préoccupe que de sa ‘normalitude’ et préfère de beaucoup son image à la recherche de résultats », tacle le leader de droite. Selon lui, le gouvernement français « fait le service minimum » sur ce dossier.
« Si j’étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou »
Pour François Fillon, « la France peut jouer un rôle-clé avec l'Allemagne pour faire bouger Poutine ». «Si j'étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou, si possible avec Angela Merkel, et je chercherais à offrir à la Russie de véritables garanties sur sa sécurité et sur une relation de confiance avec l'Otan », écrit-il. « Au lieu de recevoir Poutine avec des pincettes, au lieu de l'humilier en bloquant la construction du centre orthodoxe du quai Branly et de bouder l'inauguration du monument à la mémoire des soldats russes morts pour la France durant la Grande Guerre, le gouvernement français devrait faire preuve de réalisme et d'un peu de courage pour construire une relation de confiance avec la Russie ! », souligne l’ex-Premier ministre. « Il faut ancrer la Russie à l’espace européen », martèle-t-il encore.
« L’ours russe n’est dangereux que quand il a peur », image l’ex-Premier ministre. Avant d’exhorter : « que notre président normal comprenne qu'il n'y a rien de normal dans le monde dont il est désormais l'un des principaux responsables. Qu'il prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide. Qu'il parle avec la Russie ».
Du pain béni pour les autres poids lourds de la droite. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a invité dès vendredi François Hollande à « interrompre » ses vacances, tandis que Dominique de Villepin a estimé dimanche sur Europe 1, que la France est « sans doute un peu trop sur le reculoir ». «ous devons être en pointe, c'est-à-dire mobilisés à tous les échelons », a souligné l’ancien Premier ministre, ajoutant que si l'intervention militaire n'est pas envisageable « aujourd'hui », l'option « doit rester ouverte ». Samedi déjà, dans le Figaro, M. de Villepin estimait qu’ « attendre et expliquer que l'on ne peut rien faire n'est pas une politique ».
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