Ce 24 janvier marquait le grand retour de Hervé Dumont et Jean-Claude Convenant, les protagonistes de la short-com Caméra Café. Une série hexagonale culte revenue sur M6 sous la forme d'un téléfilm inédit, Caméra Café : 20 ans après, afin de célébrer ses vingt ans. Portée par Bruno Solo et Yvan Le Bolloch, cette production CALT était notamment réputée pour son rythme et sa vision très truculente de la bureaucratie moderne, milieu du travail décortiqué avec irrévérence.
A l'origine, l'humour grinçant de Caméra Café fait mouche. Mais vingt ans plus tard, il se pourrait bien qu'il ne fasse plus rire du tout. C'est en tout cas ce qu'ont déploré certains spectateurs à la vue de ce programmme. Florilège d'avis décochés sur Twitter : "Ce qui était peut être bien à l'époque ne l'est pas forcément aujourd'hui. On a évolué entre temps", "Je rigole quand c'est drôle. Là, j'ai zappé", "C'était bien en série, là c'est juste mauvais". "C'est vraiment presque mauvais, presque malaisant sur certains sketchs".
Un retour loin d'être glorieux.
Et parmi les retours critiques, certains ont également reproché à la série son mauvais goût, non dépourvu de sexisme... C'est ce que déplore un fan de la première heure, Dorian, 37 ans, au Parisien : "Je suis embarrassé. Malgré le plaisir que j'ai eu à revoir ces personnages, je ne peux m'empêcher de ressentir un profond malaise. Ils plongent tête la première dans tous les travers qu'ils essaient de dénoncer".
"Entre deux gloussements nerveux, on assiste à un torrent de misogynie, de racisme, d'homophobie, de grossophobie et, pire encore, de mépris de classe. Je ne sais pas ce que les auteurs ont voulu raconter en remontant 20 ans d'histoire à travers ces personnages. Mais la grivoiserie et la satire d'il y a 20 ans ont un arrière-goût de rance", développe encore le fan déçu.
Un "torrent" associé aux répliques du personnage du dragueur "JC", jamais le dernier quand il s'agit de déployer toute l'étendue de sa beauferie, au sujet de son ex-femme, ou bien de ses collègues féminines. Beauferie tournée en dérision de manière satirique, mais pas forcément condamnée par ses auteurs : dans son dernier acte, le téléfilm offre effectivement à ce personnage, incarné par Yvan Le Bolloch, une certaine rédemption. Au fond, ses proches l'apprécient malgré son sexisme décomplexé, "d'un autre temps".
"C'est vrai : on y est allé un peu fort sur l'homophobie, le sexisme... Dans Caméra Café, ils sont affreux, sales et méchants", a détaillé Bruno Solo, au sujet de ce téléfilm que Le Parisien résume à une histoire de "vieux cons". "Vieux cons" pas forcément épargnés à travers ce come-back selon l'acteur, qui l'a assuré sur les ondes de Sud Radio : "Dans le film, les personnages payent les conséquences de leur comportement".