Lors d’un déplacement à Ouistreham en novembre dernier, Najat Vallaud-Belkacem avait déjà prévenu : elle allait s’attaquer à l’« émiettement » du temps de travail, qui touche en premier lieu les femmes. Dans un entretien au journal La Croix paru jeudi, la ministre des Droits des femmes le confirme à nouveau : dans le cadre de la négociation sur la qualité de vie au travail, les syndicats et le patronat devront « faire des propositions, début mars, pour mieux encadrer le temps partiel ». Et s’ils ne parviennent pas à un accord, « nous agirons pour lutter contre le temps partiel subi », prévient la ministre et porte-parole du gouvernement. « Nous légiférerons pour imposer des seuils horaires minimums ou pour que, dans certaines branches comme les services à la personne, les femmes aient accès aux droits sociaux même quand elles n'atteignent pas le seuil », détaille-t-elle. Premières concernées par les temps partiels subis, les femmes sont en effet en ligne de front de la précarité professionnelle.
En parallèle des déclarations de la ministre, le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault a, mardi lors de la clôture de la Conférence de lutte contre la pauvreté, annoncé qu'une « réflexion générale sur la politique familiale » serait menée début 2013 afin d’aboutir à une « amélioration conséquente des aides aux familles monoparentales et nombreuses confrontées à la pauvreté ». Et parmi les priorités du gouvernement, figure la lutte contre la situation précaire des femmes. « Le gouvernement va généraliser, d'ici au premier trimestre 2013, un dispositif expérimental pour les jeunes mères isolées à la sortie de la maternité », souligne Najat Vallaud-Belkacem. Selon les explications de la ministre, il s'agira de proposer un accompagnement à domicile à ces femmes, « avec l'intervention de plusieurs professionnelles, sages-femmes ou assistantes sociales ». L’objectif : éviter que ces femmes ne basculent dans la précarité. « Je propose que l'on réforme l'allocation de soutien familial versée par les Caf, qu'elle soit déplafonnée pour les familles modestes et que l'on supprime la condition préalable du non-versement de la pension alimentaire pendant deux mois », ajoute Mme Vallaud-Belkacem.
Crédit photo : Abaca
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