On se fait un brief ASAP sur les process dans l’open space ? Si vous n’avez rien compris, c’est n’est pas forcément un problème. Réalisé avec l’outil Bringr, ce top 20 est tiré de plus de 600 000 messages postés sur les réseaux sociaux, analysés sur la période du 22 novembre 2013 au 6 janvier 2014. Avec d’abord une (demi) surprise : 13 anglicismes sur le podium, comme « process », « brief », « corporate », « overbooké » ou encore « to-do list ». Quant aux termes dans la langue de Molière, par contre, ils révèlent presque tous un appétit pour les pauses (donc la nourriture ?), les tickets restos (ah !), le café, et les cigarettes. Mais aussi pour…les pots de départ, ce qui nous ramène plus prosaïquement la mobilité professionnelle, donc à la conception du travail elle-même. Car ce qui fascine peut-être le plus ici, c’est l’interaction entre les deux langues. Alors faut-il s’inquiéter des anglicismes, comme le linguiste Claude Hadège qui déclarait « imposer sa langue, c'est imposer sa pensée » ?
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Pour en avoir le cœur net, traduisons les anglicismes de ce top 20, en ordre décroissant : « procédure », « réunion préparatoire », « d’entreprise », « aussi vite que possible », « débordé », « liste des choses à faire », « suivi des performances », « espace ouvert », « remue-méninges », « date-butoir », « retour d’information », « conférence téléphonique » et « rapportage ». Si l’on en croit ceux qui avancent que notre conception du travail s’aligne sur les mêmes voisins que notre langue, rien de très rassurant ici. Mais en face, d’autres répondront que beaucoup de mots n’ont pas d’équivalents d’une langue à l’autre, donc qu’être polyglotte c’est quelque part être aussi « poly-pensée ». A moins que tout ça ne relève que d’un banal problème de style, simplement parce que « deadline » en jette plus que « date butoir » ? En tout cas, le changement de langage correspond ici, peu ou prou, au changement de champ sémantique. En effet, où sont passés la nourriture et les pauses dans nos emprunts à Shakespeare ?
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