Emprisonnée en Irak, depuis son arrestation en mai dernier par les forces américaines, Umm Sayyaf est bien plus que l'épouse du tunisien Abu Sayyaf, ex-haut responsable de Daesh abattu par les Américains, à Deir Ezzor, en Syrie. La veuve de celui qui était surnommé "l'émir du pétrole et du gaz" pour son rôle actif dans le trafic de pétrole, importante source de revenus pour le groupe Etat Islamique (EI), était l'une des têtes pensantes du réseau de trafic d'êtres humains mis en place par l'organisation terroriste.
Si les revenus provenant du pétrole représentent 2 millions de dollars par semaine, l'or noir ne pesait "que" 100 millions de dollars sur le milliard de dollars générés, en 2014, par Daesh, selon le think tank américain Rand Corporation. Le racket et le trafic d'humains représenteraient quant à eux plus de la moitié des gains de l'Etat islamique.
Ainsi, Umm Sayyaf aurait fourni aux enquêteurs du FBI, selon TV5 monde, des précisions sur les rouages de la capture et de la vente d'esclaves sexuels pour le compte de Daesh. Cette tête pensante serait même à l'origine de l'abject guide de l'esclavage sexuel publié par l'organisation, en décembre 2014. Intitulé "Questions et réponses sur l'emprisonnement et les esclaves", ce code est censé définir les "bonnes pratiques" en matière de viol des femmes, chrétiennes et yézidies, réduites en esclavage par les djihadistes, de 50 euros à 200 euros pour une fillette âgée entre 1 et 9 ans, au nom de leur prétendu "manque de foi".
Celui-ci détaillé : "Les filles vierges peuvent être violées immédiatement après avoir été achetées par leur propriétaire. Celles qui ont déjà eu des rapports sexuels doivent avoir leur utérus 'purifié' en premier". Quelque 5 000 femmes et enfants seraient actuellement détenus dans les régions de Syrie et d'Irak passées sous le contrôle du groupe Etat islamique.