Sexisme à Hollywood, nouvel épisode. Alors que le second volet des aventures des Avengers cartonne actuellement au box-office, Sony Entertainment et les studios Marvel se retrouvent au coeur d'une polémique dont ils se seraient certainement bien passés.
Au coeur du scandale ? Un échange d'e-mails entre le Président de Sony, Michael Lynton, et le PDG de Marvel, Ike Perlmutter, au sujet des faibles bénéfices engrangés par les films mettant en scènes des super-héroïnes.
Issu du piratage de Sony et révélé lundi 4 mai par Indie Wire , l'échange d'e-mails est on ne peut plus explicite. Pour Michael Lyndon, plus question de produire un quelconque film mettant en scène une femme, même s'il s'agit de Black Widow, incarnée par Scarlett Johansson. En cause ? Les échecs cuisants des précédents films de super-héroïnes et les mauvaises critiques qu'ils ont rapportés.
Pour vous laisser juger par vous-même, voici la retranscription de l'e-mail du PDG de Marvel adressé à Michael Lynton le 7 août 2014 et ayant comme objet "films féminins".
"Michael,
Comme nous avons discuté au téléphone, voici quelques exemples. Il en existe d'autres.
Merci,
Ike
1. Electra (Marvel) - Très mauvaise idée et le résultat final était très, très mauvais.
2. Catwoman (WB / DC) - Catwoman était l'un des personnages féminins les plus importants au sein de la franchise Batman. Ce film a été un désastre.
3. Supergirl - (DC) Supergirl était l'une des plus importantes de super-héroïnes dans la franchise Superman. Ce film est sorti en 1984 et a réalisé 14 millions de dollars de recettes nationales avec 5,5 millions de dollars en week-end d'ouverture. Encore une fois, une autre catastrophe."
Censé rester privé, cet e-mail a fait bondir les internautes, qui y voient une nouvelle preuve du machisme qui règne à Hollywood.
D'ailleurs, rappelle le site ThinkProgress.org, en rappelant uniquement les mauvais résultats au box-office des films de super-héroïnes, Marvel et Sony font clairement preuve de mauvaise foi.
Quid des films de super-héros – Daredevil, Green Lantern, Superman Returns - qui eux aussi ont fait des fours monumentaux ? Quant aux super-héroïnes, il est totalement absurde d'avancer qu'elles ne passionnent pas les spectateurs. La preuve avec la franchise Hunger Games, qui concilie succès public et estime critique.
C'est Black Widow, personnage emblématique de la firme Marvel, qui semble faire le plus les frais du sexisme rampant d'Hollywood.
Alors que le film centré sur la Veuve Noire d'Avengers et Captain America, annoncé l'été dernier, semble étonnamment en stand-by, le personnage interprété par Scarlett Johansson a essuyé cette semaine les remarques déplacées de la part de Jeremy Renner, qui prête ses traits à Hawkeye, l'archer Œil-de-Faucon dans l'équipe des Avengers. Interrogé le 21 avril dernier par le site anglais Digital Spy , l'acteur a qualifié Black Widow de "slut and complete whore" (de salope et de traînée complète), avant de finalement présenter ses excuses.
Coïncidence ou non, Scarlett Johansson s'est illustrée cette semaine dans un sketch de l'émission Saturday Night Live qui parodie l'univers de Marvel. Dans Black Widow – Age of Me, la super-héroïne est propulsée dans une comédie girly dans laquelle elle vit en coloc avec les autres Avengers et tombe amoureuse d'Ultron, un super-méchant pas franchement sympa. Sans doute la meilleure réponse au sexisme latent de la franchise Marvel.