Les violences ont éclaté mercredi 1er février après un match de football entre deux équipes égyptiennes dans la ville de Port-Saïd, dans le nord du pays. Le bilan est lourd et encore provisoire, au moins 74 victimes dont un policier, et des centaines de blessés. « C'est malheureux et profondément affligeant. Il s'agit de la plus grande catastrophe de l'histoire du football égyptien », a commenté M. Cheïha, vice-ministre de la Santé.
L’un des matchs les plus meurtriers de l'histoire du football.
Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a décidé de démettre de ses fonctions Essam Samak le chef de la sécurité. « La majorité des personnes tuées ont été écrasées » dans les mouvements de foule, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Sepp Blatter, s'est déclaré « très choqué » et a parlé d'un « jour sombre ». Des images de chaos dans le stade, des supporteurs courant dans toutes les directions, des joueurs en sang, ont défilé sur la télévision égyptienne et sur Internet. Les violences ont commencé après que l'arbitre eut sifflé la fin du match au cours duquel Al-Masry a fait subir à Al-Ahly, un des meilleurs clubs d'Egypte, sa première défaite de la saison.
Des affrontements d’une violence extrême
Des centaines de supporteurs d'Al-Masry ont envahi le terrain et ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d'Al-Ahly, une équipe du Caire, déclenchant les violences, selon des témoins et un photographe de l'AFP. « Il y a des morts sur le sol ! Il y a des morts dans les vestiaires ! Je ne jouerai plus au football tant que justice ne sera pas faite », s'est exclamé un joueur de Al-Ahly, Emad Meteab, sur la chaîne de télévision de l'équipe. Les supporteurs se sont affrontés à coups de poings, et selon des sources médicales, plusieurs sont morts ou ont été blessés à l'arme blanche.
L’armée a été déployée dans la ville pour « éviter de nouveaux affrontements » entre supporteurs. La police a aussi indiqué avoir arrêté 47 personnes. Les services de sécurité ont assuré que les policiers anti-émeutes étaient présents en nombre suffisant, mais qu'ils n'ont pas voulu s'interposer en raison de consignes de modération diffusées après des manifestations meurtrières au Caire en novembre et décembre derniers.
Réunion de crise au sommet
A la suite de ces heurts, une séance extraordinaire a été convoquée au Parlement par le président de l'Assemblée du peuple, l'islamiste Saad Al-Katatni. Le gouvernement égyptien a également convoqué une réunion de crise ce jeudi. De son côté, le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête, selon des sources judiciaires. Alors que l’Egypte célébrait il y une semaine l’anniversaire de la chute de Moubarak, les Frères musulmans, grands vainqueurs des dernières élections législatives, ont accusé les partisans du président déchu d'être responsables des violences. « Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime », a affirmé le député Essam Al-Erian dans un communiqué publié sur le site Internet du Parti de la liberté et de la justice.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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