Sur la vidéo, rien d'anormal apparemment. Juste une jeune femme qui se balade dans un site historique. Elle porte un haut laissant apparaître son nombril, une minijupe et des lunettes de soleil. Une tenue de touriste banale, en somme. Sauf que cette vidéo a été tournée dans un fort historique à Ushaiqer, à 200 kilomètres au nord-ouest de Ryad, capitale de l'Arabie Saoudite.
Elle a été postée sur le compte Snapchat du "mannequin Khulood" et a été reprise sur Twitter avec des messages criant au scandale.
Ce mardi 18 juillet, les autorités ont annoncé qu'elles interrogeaient une jeune femme qui semble être celle sur la vidéo. Celle-ci aurait avoué avoir visité ce lieu en compagnie d'un gardien, mais elle ne savait pas que ces images avaient été diffusées. Elle doit être transférée devant un représentant de la justice qui décidera de la poursuivre ou non. La Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice entend "adopter les mesures nécessaires contre cette transgression de l'ordre moral, en coordination avec les autorités compétentes", selon un porte-parole de la police religieuse sur Twitter.
Les réactions ont été vives à la diffusion de la vidéo. Certains internautes en appellent à la justice pour cette entorse aux règlements dans le royaume. D'autres ont rebondi sur la visite diplomatique du président américain Donald Trump sur le sol saoudien en mai dernier. En effet, Melania Trump et Ivanka n'étaient pas voilées et la polémique n'aurait pas eu lieu d'être.
En Arabie saoudite, pays ultra-conservateur où l'influence wahhabiste est prégnante, les femmes sont soumises à de (trop) nombreuses règles. Selon la loi du royaume, les femmes doivent porter des robes longues et complètes, appelées abaya, en public et le port du voile est obligatoire pour les Saoudiennes (et fortement "conseillé" aux visiteuses étrangères).
L'Arabie Saoudite reste l'un des pays où les droits des femmes sont les plus limités. Elles ne peuvent pas conduire, travailler, voyager ou encore faire des études sans l'accord de leur tuteur (leur époux, père, frère). Mais récemment, elles ont eu l'autorisation le 5 mai dernier par décret royal d'accéder à certaines démarches administratives sans tuteur. Les jeunes filles aussi ont vu leurs droits s'élargir puisqu'elles pourront enfin participer aux cours d'éducation physique à l'école.