C'est une grande première : les jeunes Saoudiennes vont enfin pouvoir pratiquer le sport à l'école. A la rentrée prochaine, les jeune filles pourront donc suivre pour la première fois les cours d'éducation physique. Le New York Times précise tout de même que les cours seront "conformes aux règles de la charia", la loi islamique stricte régissant la vie religieuse, politique, sociale et individuelle dans certains États musulmans.
Cette (petite) ouverture fait partie d'une campagne gouvernementale, pilotée par le prince héritier Mohammed ben Salmane : Vision 2030. Elle viserait à rendre "la vie plus agréable pour les citoyens".
Le ministre de l'Enseignement saoudien Ahmed Ben Mohamed Al-Aissa a ainsi indiqué : "L'application du programme d'éducation physique aux écoles de filles sera entamée à la prochaine rentrée scolaire et il sera généralisé graduellement pour toucher l'ensemble des écoles". Ce pas en avant permettrait également de combattre l'obésité, qui touche 44 % des femmes saoudiennes.
Des petits progrès avaient déjà été faits en 2013 lorsque le Conseil de la Choura, Assemblée consultative de la monarchie absolue, avait chargé le ministère de l'Education d'élaborer un programme d'activités sportives pour les filles, toujours conformément aux principes religieux. En 2014, le conseil consultatif était, à l'unanimité, contre l'introduction des cours de sport dans les établissements publics pour filles. Mais l'ultra-conservatisme avait été assoupli en 2012 et 2016 lorsque des athlètes saoudiennes avaient pu concourir aux Jeux Olympiques de Londres et Rio.
Les cours de gym dispensés aux filles à l'école amorceraient-ils de plus amples changements ? "Ce pas important peut faire avancer les droits des femmes et améliorer leur santé en dépit des barrières légales qui persistent dans le pays", a réagi Minky Worden, directrice des initiatives globales de Human Rights Watch. Pour autant, l'ONG Human Rights Watch a indiqué que les promesses de l'Arabie Saoudite pour améliorer les droits des filles et des femmes dans le pays n'étaient pas tenues. "Le système discriminatoire de tutelle masculine de l'Arabie saoudite reste intact malgré les promesses du gouvernement de les abolir", indique le rapport.
Bien qu'elles aient aujourd'hui le droit d'assister aux cours de sport à l'école, les filles et les femmes restent malheureusement encore soumises à de très nombreuses interdictions. Elles ne sont pas autorisées à conduire, à voyager à l'étranger ou à subir certaines procédures médicales sans l'autorisation d'un tuteur masculin (leur époux, père ou frère).