L'exécutif l'a martelé : aucun projet d'introduction d'une soi-disant « théorie du genre » dans les programmes scolaires n'est à l'oeuvre. Et pourtant, au sein même de la majorité, certains semblent ne pas avoir compris le message. Ainsi, Julien Dray a lancé une violente charge contre Najat Vallaud-Belkacem dans les colonnes de L'Express, en date du mercredi 5 mars.
« La théorie du genre, c'est la conséquence de l'influence d'un féminisme qui s'est radicalisé », estime l'ancien député PS de l'Essonne. Et de poursuivre : Najat [Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Ndlr], elle, est sur la ligne des féministes ultras américaines, qui sont en train d'émasculer les sexes ! »
La « théorie du genre » est avant tout une invention de ses détracteurs. Elle trouve son origine dans un domaine d'études universitaires né aux Etats-Unis, les gender studies ou « études sur le genre », qui avaient connu un certain succès dans les années 1970. « Son propos : étudier la manière dont la société associe des rôles à chaque sexe », rappelle Le Monde.
Des études pour comprendre pourquoi et comment naissent les inégalité sociales hommes-femmes qui n'ont jamais débouché sur aucune « théorie ». Depuis la rentrée, l'Education nationale teste dans 600 classes des séquences pédagogiques baptisées ABCD de l'égalité, sur les questions d'égalité homme-femme qui interrogent sur les rôles dans la société. Pas de « théorie du genre », en somme.
« Nous sommes d'accord pour lutter contre les stéréotypes qui enferment les petites filles et les petits garçons qui les empêchent d'accéder à des opportunités professionnelles, qui empêchent la mixité des métiers, qui empêchent les filles d'avoir suffisamment confiance en elle, parce que dès leur plus jeune âge on leur dit tout ça c'est pas pour toi. L'ABCD de l'égalité, c'est exactement ça », a expliqué Najat Vallaud-Belkacem, le 2 mars dans Le Grand Jury RTL - LCI - Le Figaro. Loin « d'émasculer les sexes » donc…