8% des 20-30 ans prennent un stimulant sexuel médicamenteux aux Etats-Unis : de là à parler de génération Viagra, il n’y a qu’un pas. Commercialisée depuis 14 ans outre-Atlantique, la petite pilule bleue réservée normalement aux hommes souffrant de dysfonctionnements érectiles, souvent dans la force de l’âge, se démocratise chez les jeunes.
L’étude révèle également que seuls 2% des 20-30 ans la prennent sur prescription médicale, les 6% restant l’obtenant le plus souvent via Internet. Or, cet approvisionnement illégal est très souvent dangereux : les faussaires mélangent plusieurs substances qui n’ont pas grand-chose à voir avec les éléments du Viagra et qui peuvent s’avérer nocives pour la santé. Et même si la pilule bleue est bien un comprimé de Viagra, ce médicament présente de lourdes contre-indications, particulièrement chez les patients atteints de problèmes cardio-vasculaires.
Le docteur Dan Véléa, interviewé par le site Atlantico.fr, ajoute à ces tracas les raisons réelles du succès du Viagra chez les jeunes : « La non-performance est perçue comme quelque chose de négatif. Pour être plus performant au travail, certaines personnes consomment des cocktails à base d'antidépresseurs et parfois même de la cocaïne. Pour ce qui est du sexe, les hommes consomment du Viagra ».
Il pense également que l’obsession de la taille et de la durée n’est pas le seul facteur, l’émancipation des femmes jouerait aussi un rôle prépondérant : « La libération sexuelle a conduit les gens à avoir une sexualité complètement débridée. Beaucoup d’hommes se sentent opprimés par la demande des femmes. Elles ont dépassé le stade d’objets de plaisir et souhaitent aujourd'hui ressentir le même type de plaisir que les hommes, ce qui est mal vécu par beaucoup d’entre eux ».
Laure Gamaury
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