Les femmes ne sont pas les seules victimes de la démocratisation des films pornographiques et de l’adoubement des actrices de X comme perfection sexuelle. Les hommes souffrent également de cette quête d’idéal, et particulièrement les jeunes. C’est ce que révèle une étude américaine, parue dans le Journal of Sexual Medicine, qui constate que 8% des jeunes hommes âgés de 22 ans en moyenne prendraient des facilitateurs d’érection. Parmi eux, seuls 2% auraient une prescription médicale. Ce qui signifie que les 6% restant le feraient de leur propre chef, en raison d’une confiance « étrangement basse » en leur érection d’après les psychologues, les professeurs Christopher Harte et Cindy Meston, qui ont mené l’enquête.
Ces utilisateurs de Viagra, Cialis et autres Levitra, ont donc avant tout un problème de confiance et non un problème physiologique. Prendre l’un de ces médicaments « peut générer des idées et des attentes déraisonnables vis-à-vis des performances érectiles, ce qui, en retour, peut conduire à déformer la perception des érections sans médicaments comme sous-optimales, eu égard au nouveau standard qu'ils ont intégrés ». La question de la performance sexuelle et l’avènement de la pénétration comme acte sexuel obligatoire seraient en grande partie à l’origine de ces comportements qui alimentent un risque anxiogène : la peur de ne pas assurer peut en effet agir sur l’érection et ainsi provoquer des troubles, bien réels cette fois.
Laure Gamaury
Source : lefigaro.fr
Troubles de l'érection : les femmes « dédramatisent »
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