Adil Rami, membre de l'Equipe de France et champion du monde 2018, s'engage contre les violences faites aux femmes. Un sujet qui "lui tient à coeur" et le révolte depuis longtemps, comme l'international français l'explique au JDD : "Le déclic s'est produit quand j'étais jeune joueur à Lille, à 21 ou 22 ans. Dans l'entourage de mon ex-petite amie, une femme avait subi ce type de violences et perdu la vie. Cela m'a profondément marqué."
Il continue : "Plus jeune, j'avais des connaissances qui parlaient mal à leur copine, mais je ne m'en rendais pas compte. Or la violence peut commencer par des mots. Les réseaux sociaux véhiculent de mauvais exemples. Un homme viril, ce serait celui qui domine sa copine, l'insulte, voire lève la main sur elle. Je cible les jeunes pour leur faire ouvrir les yeux : ce n'est pas ça, être viril. (...) Je veux rendre ridicule ce type de comportement violent envers les femmes."
Il explique également qu'il s'agit d'un un sujet dont il parle souvent avec sa mère et ses soeurs. "Quand il m'arrive de lire ce genre d'histoires, cela me choque tellement que j'en ai la chair de poule. Je me sens démuni", confie-t-il. Et avoue à 20 minutes que sa compagne, Pamela Anderson, l'a poussé à se rendre utile : "Elle me tapait sur les doigts, elle me disait : 'T'es footballeur, t'es beau, t'as tout ce que tu veux. Maintenant, sois actif !'"
C'est donc à travers une vidéo poignante qui met en scène trois femmes qui rentrent chez elles, l'une en prenant sa voiture dans un parking sombre, l'autre en marchant seule dans la forêt, la dernière en empruntant une rue déserte, et qui se conclut lorsqu'elles passent leur porte d'entrée, en notifiant que le risque n'est pas où on l'attend, que le joueur de l'Olympique de Marseille s'indigne contre ces drames quotidiens, à cause desquels une femme meurt tous les 3 jours.
La campagne est aussi composée d'affiches qui empruntent des expressions au monde du foot pour en faire des slogans choc, auxquels Adil Rami a participé : "Certains sont intraitables à domicile. Malheureusement." ; "Pour elle aussi, un coup franc direct décisif" ; "Certaines attaques sont indéfendables".
Il espère également que sa popularité sur les réseaux sociaux l'aidera à attirer l'attention : "Sur mon compte Instagram, j'envoie trois punchlines pour des bêtises, et tout le monde les reprend ! Si ça peut servir à faire passer un message important, tant mieux."
Un engagement semblable à celui d'Antoine Griezmann, en 2016, qui avait rejoint la fondation Kering aux côtés du surfeur Kelly Slater et de l'acteur Yang Yang pour la 5ème campagne du Ruban Blanc pour les Femmes, comme l'explique ici L'Equipe. Un mouvement lancé en 1991, suite aux massacres de 14 polytechniciennes, à Montreal, deux ans auparavant.