"Tout geste, ou acte à caractère sexuel, dont tu n'as pas envie, est une violence sexuelle". Voilà qui est dit. Ca, c'est le leitmotiv d'une nouvelle campagne de sensibilisation au nom éloquent : #PlusJamaisSansMonAccord. Lancée par le centre francilien pour l'égalité femmes-hommes Hubertine Auclert ce 22 octobre, elle s'adresse à tous les ados qui ne seraient pas encore suffisamment conscients de ce que "violences" veut dire. Un terme qui concerne aussi bien les dick pics que les "textos lourds" de "séduction", les mains aux fesses que l'irrespect du consentement.
"Tous ces actes sont des formes de violences sexuelles", affirme le site de cette ambitieuse et nécessaire campagne, destinée à investir les réseaux sociaux, mais aussi les transports d'Ile-de-France. Stickers divers et prospectus disponibles en ligne permettent déjà de mieux faire passer le message, notamment auprès des garçons aux comportements sexistes. Histoire de bouleverser des attitudes toxiques mais bien trop normalisées.
"Entre 15 et 18 ans, il y a une forme de banalisation des violences sexuelles. Quand elles sont jugées pour leur tenue, ou traitées de p..., les adolescentes ont tendance à trouver ça normal", déplore à ce titre Marie-Pierre Badré, présidente du Centre Hubertine Auclert. Egalement distillée sur YouTube, la prévention à l'égard des lycéens et lycéennes est limpide : elle englobe autant le slut-shaming que le harcèlement.
Riche en infos, la plateforme de #PlusJamaisSansMonAccord regorge de ressources pour reconnaître les situations de violences sexistes, que l'on soit victime ou témoin. Qu'une jeune fille soit sifflée "dans la cour" ou qu'une bande de mecs "mime un rapport sexuel pour gêner les autres", les situations d'outrages sexistes ne manquent pas dans l'environnement scolaire, entre deux cours... et même en dehors. Dégradantes, ces humiliations peuvent être répétées. Et plus elles sont répétées, plus elles sont banalisées. Et ce malgré le fait que le harcèlement sexuel soit un délit puni d'une peine de 2 ans de prison et de 30 000 euros d'amende.
L'idée ? "Encourager les jeunes à agir" face aux violences sexistes et sexuelles, abonde Marie-Pierre Badré à l'AFP. D'ailleurs, le site de l'initiative déploie même une précieuse rubrique : "Que faire si on est témoin ?". L'on y retrouve des données factuelles (comme le numéro d'écoute de Viols Femmes Information - 0 800 05 95 95 - ou encore l'adresse du chat gratuit et sécurisé). Mais aussi des conseils plus comportementaux : "C'est important de montrer que tu ne juges pas la personne qui a besoin d'aide. Voici ce que tu peux lui dire : Je te crois. Tu as bien fait de m'en parler. Tu n'y es pour rien, c'est lui le coupable", peut-on ainsi lire.
Affiches et brochures devraient bientôt investir les lycées de France afin d'appuyer ce message. Les internautes les plus enthousiastes peuvent quant à eux télécharger et imprimer slogans, autocollants, affiches et emojis sur le site. Le mot d'ordre ? Le Centre Hubertine Auclert l'énonce noir sur blanc : "tu n'es pas seul·e".
A bon entendeur.