D'après une nouvelle étude publiée dans Science, il semblerait qu'un petit pourcentage de la population (5% environ) soit atteint d'une mutation génétique leur permettant de dormir moins que les autres. Le gène en question, connu sous le nom de DEC2, est en charge de régler le rythme circadien. Or, c'est justement notre horloge interne qui nous indique quand il est temps d'aller dormir et quand on va se réveiller, tout comme elle régule notre appétit, nos hormones et la régénération de nos cellules. Une mutation de ce gène pourrait donc modifier les informations en provenance de notre horloge interne et conduire les personnes qui en sont atteintes à dormir moins que la moyenne sans en souffrir.
Les chercheurs ont d'abord basé leur étude sur des souris. Ils ont constaté que celles dont le gène DEC2 avait mué dormaient moins que les autres et semblaient moins avoir besoin de sommeil, montrant "un temps de vigilance accru". En somme, non seulement ces souris dormaient moins que leurs congénères mais, en sus, leur sommeil était plus réparateur, les rendant en meilleure forme que celles dormant davantage.
Dans un deuxième temps, les scientifiques se sont intéressés à un duo mère-fille qui avait montré des signes de dépendance au sommeil nettement plus faible que les personnes lambda comme le rapporte Scientific American. En effet, la mère comme la fille avaient besoin de dormir environ 6,25 heures pour se se sentir pleinement reposées. Or, le temps de sommeil dont la plupart des gens ont besoin est de 8 heures en moyenne.
Reste à savoir de quel côté vous vous situez. Si vous pétez le feu toute la journée après avoir dormi seulement 6 heures, il est bien possible que votre gène DEC2 en soit responsable et que vous fassiez parti des 5 % de petits chanceux à dormir moins tout en étant en pleine forme. Si, en revanche, malgré vos tentatives, vous ne dormez pas suffisamment et vous sentez épuisée, les raisons se trouvent certainement ailleurs.
En tout cas, la découverte de ce gène modifié pourrait permettre aux scientifiques de pousser plus loin leurs recherches afin de proposer un traitement mieux adapté et plus efficace aux personnes souffrant de troubles du sommeil.