Selon l'OCDE, un employé travaillant à plein temps passe en moyenne 1 765 heures par an au boulot. Pas étonnant donc, lorsque l'on passe plus de temps au bureau que chez soi que naissent de véritables amitiés avec certaines collègues de boulot. Aussi fortes, parfois, que celles que vous avez développé dans le cadre de votre vie privée.
Mais, entre les fous rires récurrents pendant les réunions, les pauses déj' à rallonge et les potins à la machine à café, vous vous demandez parfois si avoir une super copine de boulot ne ferait pas plus de mal que de bien à votre carrière professionnelle ? Vous ne devriez pas. Plusieurs études américaines montrent en effet que les employé(e)s qui ont un(e) meilleur(e) ami(e) au travail ont tendance à être plus productifs et plus fidèles envers leur entreprise. Ils sont aussi moins souvent malades, sont moins sujets aux accidents et changent d'emploi moins fréquemment. Ils ont même des clients plus satisfaits.
Mais pourquoi avoir un(e) BFF au boulot influence-t-il notre motivation ? Une étude menée conjointement par deux professeurs de gestion de l'Université de Pennsylvanie et de l'Université du Minnesota, et publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology s'est penchée sur la question. Les deux chercheurs ont dans un premier temps demandé un groupe d'étudiants volontaires avec quels autres camarades ils considéraient avoir une " relation interpersonnelle de proximité ". Ils ont ensuite utilisé ces informations pour affecter les étudiants à de petits groupes constitués d'amis proches ou non. Pour déterminer si les liens d'amitié interféraient sur le travail, ils ont ensuite donné aux deux groupes deux missions à réaliser : la première était un projet de précision impliquant une réflexion collaborative ; la seconde était la construction d'un modèle nécessitant un travail manuel répétitif.
Il s'avère que le groupe composé d'amis a surperformé dans ces deux tâches. La raison, selon les deux professeurs ? En se montrant impliqués dans l'effort collectif et en favorisant la communication au sein de leur groupe, les amis sont parvenus à encourager leurs coéquipiers. Ils se sont aussi montrés plus critiques envers les idées émises par leur groupe et n'ont pas rechigné à s'auto-évaluer.
À l'inverse, le groupe composé d'étudiants qui ne se connaissaient pas ou peu, a privilégié le travail en solo, et ne faisait preuve de solidarité que lorsque c'était absolument nécessaire. Les étudiants se sont aussi montrés moins à l'aise pour demander de l'aide, et ne prévenaient pas leurs camarades lorsqu'ils constataient qu'ils faisaient une erreur. En raison de leur manque de communication, ils n'étaient également pas en mesure de profiter des forces de chacun.
Pour le Dr Ron Friedman, auteur de The Best Place to Work: The Art and Science of Creating an Extraordinary Workplace, les résultats de l'étude sont révélateurs de la nécessité d'avoir un ami au travail. Dans une tribune parue dans le New York Magazine, il souligne aussi que les amitiés au travail sont bénéfiques pour les entreprises.
" Les employés qui cultivent les amitiés au travail ont tendance à rester dans leur entreprise pendant de longues périodes. Dans le monde du travail, la loyauté envers sa société est devenue un concept archaïque, qui détermine rarement les projets de carrière des gens. Mais quand nos collègues sont aussi nos amis, la boîte dans laquelle on est devient tout à coup plus difficile de quitter. Souvent, c'est notre loyauté envers nos collègues et amis qui nous empêche d'accepter l'offre alléchante d'une autre compagnie. "
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