On ignore si la "bosse des mathématiques" se transmet, mais il semblerait qu'on hérite du blocage de ses parents dans cette discipline. Plus précisément, si des parents ont des difficultés en maths, il y a des chances que leurs enfants développent eux-mêmes un blocage. Mais seulement si leurs parents les aident à faire leurs devoirs.
C'est la conclusion d'une étude menée auprès d'enfants du CP et du CE1 publiée dans la revue américaine Psychological Science. Les chercheurs ont étudié un panel de 438 enfants issus de 29 écoles publiques et privées. Ils ont analysé leur niveau en maths mais aussill'angoisse que pouvait faire naître cette matière chez eux au début de l'année scolaire et à la fin. Sollicités, leurs parents ont rempli aussi des questionnaires au sujet de leur rapport à cette discipline ont indiqué la fréquence à laquelle ils donnaient un coup de main à leurs enfants.
Ils ont ainsi déterminé que plus un parent angoissé par les maths avait aidé son enfant, plus le niveau de celui-ci dans cette matière avait baissé au cours de l'année scolaire. En outre, les élèves étaient pris dans une spirale négative puisque leurs mauvaises notes contribuaient à alimenter ce blocage naissant hérité de leurs parents.
"Les parents ne cherchent pas à mettre leurs enfants en difficulté, mais il faut s'assurer que leur soutien a des effets positifs. Ils doivent être conscients de leur propre blocage et de l'importance du message qu'ils transmettent à leurs enfants", explique au New York Times Sian L. Beilock, psychologue spécialisée en thérapie cognitive. Et cette dernière d'ajouter que prononcer une phrase comme "Moi non plus j'ai pas la bosse des maths, et c'est pas grave", n'est pas une bonne idée.
Les recherches consacrées à l'angoisse que suscitent les maths ne datent pas d'hier. D'après certaines études, 10 à 20% des adultes sont affectés par ce blocage. En 2010, Sian L. Beilock avait démontré que ce blocage pouvait potentiellement être transmis par des institutrices ayant elles-mêmes des difficultés avec les maths, mais c'est la première fois qu'une étude suggère que les parents pourraient également avoir une influence négative sur leurs enfants en les aidant à faire leurs devoirs.