La Women's March s'apprête à inaugurer sa toute première convention. Ce mouvement de femmes activistes a vu le jour le 21 janvier, au lendemain de l'investiture de Donald Trump, lors d'une manifestation qui a réuni des centaines de milliers de participants, aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Dans un post diffusé le 14 août sur la page Facebook du mouvement, les organisatrices de la Women's March ont annoncé la première édition de la Women's Convention, qui se tiendra du 27 au 29 octobre 2017 dans la ville de Detroit (Etats-Unis).
Animée par des ateliers, des conférences et des tables rondes, la Women's Convention s'inscrira dans la continuité de la Women's March. L'intérêt de cette convention sera d'apprendre aux participantes et aux participants comment transformer la marche du 21 janvier en un réel mouvement politique durable.
Le choix du lieu est stratégique. Linda Sarsour, assistante trésorière de la Women's March Board, explique que la ville de Detroit est considérée depuis longtemps comme le berceau des révolutions politiques du pays : "Nous pensons que Detroit est l'endroit idéal pour organiser cette conférence, notamment pour son histoire riche en terme de défense d'organisation syndicale, d'organisation du travail et de droits civils, mais aussi pour montrer le pouvoir d'un État oublié".
Les initiatrices de la Women's Convention attendent la venue d'au moins 5 000 participants. Leur objectif est clair : se préparer aux élections de mi-mandat qui auront lieu le 6 novembre 2018 et au cours desquelles tous les sièges de la Chambre des représentants des États-Unis seront renouvelés, ainsi qu'un tiers de ceux du Sénat américain. Les activistes visent surtout les Etats comme la Géorgie ou la Caroline du Sud, où les leaders démocrates peinent à s'imposer, comme l'explique Bob Bland, l'une des organisatrices de la Women's March, à USA TODAY.
Selon le journal, 16 000 femmes souhaiteraient se présenter aux élections à travers les États-Unis. La Women's Convention prévoit des bourses et des campagnes de crowdsourcing pour permettre aux personnes dont les moyens financiers sont limités de se rendre à la Women's Convention. "Nous devons nous unir pour affronter la suprématie blanche et la haine dans toutes nos communautés, et ça commence avec nous", a précisé Bob Bland.
Pour les initiatrices du mouvement, l'organisation d'un tel mouvement politique se révèle d'autant plus urgent depuis les événements tragiques survenus samedi 12 août à Charlottesville dans l'Etat de Virginie, où un rassemblement de partisans de l'extrême droite américaine a fait un mort et une vingtaine de blessés.
Inclusive et ouverte à toutes et tous, la première Women's March de Washington ne s'est pas contentée de se positionner uniquement contre la politique du nouveau président américain. Les organisatrices l'ont martelé : si elles ont invité les femmes et les hommes à marcher, c'est pour faire valoir leurs droits dans une période qui "s'annonce très sombre" aux Etats-Unis, mais également dans le reste du monde.
À l'heure où les conservatismes et les partis liberticides et identitaires gagnent du terrain dans les urnes, marcher dans les rues revenait à se positionner pour l'égalité entre les genres, pour le droit des femmes de disposer librement de leur corps, mais aussi se battre pour l'environnement et pour défendre le système social et éducatif.
Depuis la marche du 21 janvier, d'autres initiatives ont vu le jour au sein de l'association. Le vendredi 14 juillet, les militantes ont de nouveau manifesté pour s'élever contre les armes à feu à Fairfax, dans l'État de Virginie.