Après avoir rassemblé dans la rue des millions de femmes qui ont manifesté contre sa politique misogyne et discriminatoire au lendemain de son investiture, Donald Trump s'apprête à voir sa manière d'exercer le pouvoir une nouvelle fois condamnée par ses opposants. En cause, cette fois-ci : son soutien explicite à la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby pro-armes à feu qui a repris du galon depuis l'arrivée de Trump à la Maison Blanche.
Cette fois-ci, c'est le vendredi 14 juillet à Fairfax, dans l'État de Virginie, que les organisatrices de la Women's March appellent les militantes à manifester. Elles entendent notamment s'élever contre les messages de plus en plus belliqueux adressés par la NRA aux opposants du nouveau président américain. Le 12 juin dernier, dans un spot diffusé sur sa page Facebook, le lobby affirmait sans ambages que pour "défendre le pays et la liberté", les "citoyens respectueux" devaient s'armer contre les violents manifestants anti-Trump.
Dans une lettre ouverte publiée sur la page Facebook de la Women's March, la coprésidente du mouvement féministe Tamika Mallory s'est adressée au vice-président de la NRA, Wayne LaPierre, lui réclamant des excuses publiques pour cette vidéo, qu'elle qualifie de "propagande dangereuse" contre la liberté de manifester et contre les droits des minorités.
"Nous ne nous excuserons pas de dire la vérité", a répondu quelques jours plus tard la NRA dans une nouvelle vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
C'est pour dénoncer ce climat de violence entretenu par la NRA que la Women's March appelle une nouvelle fois les militant.e.s anti-Trump à défiler le 14 juillet prochain à Fairfax. "Nous savons que nous ne sommes pas en sécurité. Mais nous ne serons pas réduits au silence", déclarent les organisatrices de la Women's March sur l'événement Facebook. "Les actions récentes de la NRA démontrent non seulement un mépris pour la vie des personnes noires et latinos en Amérique, mais semblent aussi être un soutien direct à la violence contre les femmes, contre nos familles et nos communautés pour avoir exercé notre droit constitutionnel de protester".
Elles espèrent aujourd'hui que leur appel à manifester pacifiquement sera "massive". Les organisatrices de la future mobilisation ont défini trois objectifs : obtenir le retrait la vidéo offensante de toutes les plate-formes de la NRA, obtenir des excuses publiques pour cette "vidéo qui incite à la violence armée contre les communautés de couleurs, les progressistes et toute personne qui n'est pas d'accord avec les politiques de cette administration." Enfin, les militant.e.s anti-armes à feu veulent que justice soit rendue à Philando Castile, un Afro-Américain abattu l'été dernier par un agent de police lors d'un contrôle routier alors qu'il cherchait les papiers du véhicule. Sa petite-amie ainsi que sa fille se trouvaient dans la voiture au moment de sa mort.