Un mois jour pour jour après l’action coup de poing de Serge Charnay, ce père de famille divorcé qui s’était isolé au sommet d’une grue à Nantes pour réclamer le rétablissement du droit de visite à son fils, les « papas en colères », comme ils aiment se faire appeler, refont parler d’eux. Dans le cadre du Printemps des pères, un collectif d’associations masculinistes prévoit de prendre d’assaut les grues, ponts et monuments de France afin d’alerter les médias sur leur condition et défendre la cause des pères. « Des fleurs pour nos enfants », « Un père est aussi important qu'une mère » ou encore « Liberté, égalité, coparentalité » : tels sont les slogans qui pourraient fleurir aux quatre coins du pays. Mais derrière ces belles paroles se cacherait en réalité une profonde misogynie. Cinéaste belge et réalisateur de La Domination masculine (2009), Patric Jean a infiltré, il y a plusieurs années, le mouvement masculiniste montréalais pour les besoins de son documentaire. Il en est désormais persuadé : « Le masculinisme est une mouvance politique qui s’oppose à l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle milite au contraire pour le retour des valeurs patriarcales, pour une société qui permettrait aux hommes de décider de tout dans le cercle familial et en dehors et dans laquelle les femmes n’auraient pas droit au chapitre ». On vous aura prévenus.
Il n’avait plus eu sa place dans le Machomètre depuis au moins deux longues semaines. Mais en vrai compétiteur qu’il est, « Yoni de Top Chef » fait un retour tonitruant dans notre classement hebdomadaire du sexisme ordinaire. On n’en viendrait presque à se demander si le programme culinaire de M6 aurait la même saveur sans les sorties machistes du candidat qu’on adore détester. Quoi qu’il en soit, lors de l’émission diffusée le 18 mars, il n’a pas failli à sa réputation. Alors que Stéphane Rottenberg annonce la composition des équipes qui s’affronteront dans le cadre de la mythique épreuve de la « Guerre des restaurants », Yoni réalise qu’il devra travailler avec Virginie et Naoëlle, les deux dernières représentantes féminines de cette compétition. Visiblement perplexe quant à ses chances de remporter l’épreuve, il lâche : « Une femme c’est difficile à gérer, alors deux c’est encore plus dur ». Les concernées ont dû apprécier.
Il y avait l’iPad, il faudra désormais compter avec l’ePad. Ou pas. Cette tablette Android de huit pouces, dotée d’une connexion Wi-Fi et d’une capacité de stockage de 16 Go avait tout pour plaire sur le papier. Problème : elle a été spécialement conçue pour les femmes et, comme de nombreux produits issus du gender marketing, ses caractéristiques ne sont qu’une succession de clichés. Eurostar Group, à qui l’on doit ce gadget, a ainsi eu la délicatesse de concevoir un écran d’accueil rose bonbon et de préinstaller des applications censée répondre aux principales préoccupations de la gente féminine : faire les courses, le ménage, du yoga et du shopping. « C’est un outil parfait pour les femmes qui connaissent des difficultés à télécharger des applications », se félicite d’ailleurs la société basée à Dubaï, se défendant de tout sexisme. Et parce qu’une femme qui se respecte ne connaît visiblement rien à la technologie, le menu a également été simplifié. Alors, on dit merci qui ?
L’univers des fans de jeux vidéo est-il sexiste ? Sans hésitation, la réponse est oui, à en croire la longue tribune publiée il y a dix jours sur le blog Genre !, par Mar_Lard, une gameuse féministe. La jeune femme pointe du doigt non seulement le machisme exacerbé d’une frange minoritaire de joueurs mais aussi le sexisme véhiculé par les campagnes de communication des éditeurs de jeux, ces dernières mettant régulièrement en scène des personnages féminins, toujours plus dénudés. Nourri d'une dizaine d’exemples, photos et captures d’écran à l’appui, ce réquisitoire revient, entre autres, sur les désagréments dont a été victime une participante lors d’un tournoi de jeux de combat organisé par l’éditeur Capcom. Seule représentante féminine de la compétition, Miranda Pakodzi a en effet subi cinq jours de harcèlement sexuel continu, sans que les organisateurs n’interviennent. Pire, l’animateur du tournoi a trouvé judicieux d’inviter les internautes qui suivaient les joutes à deviner ses mensurations. Qui a dit que les geeks étaient des intellos ?