Always et Tampax ont commandé une enquête nationale, dans laquelle 1 007 femmes âgées de 18 à 54 ans révèlent le fond de leur pensée sur les règles. Pour 59% d'entre elles, cet interlude mensuel n'est pas un sujet qu'elles ont peur d'aborder, en revanche c'est une contrainte dont elles se passeraient bien et deux femmes sur trois préféreraient ne pas les avoir : « Aujourd'hui, les nouvelles générations de femmes dissocient bien leur féminité des règles. Avec le temps, il est vrai que les désagréments des règles sont progressivement devenus intolérables et la plupart des femmes interrogées en consultation expriment clairement le souhait d'avoir peu de règles, tant en durée qu'en abondance, avec des conséquences les moins gênantes possibles », explique la gynécologue andrologue Sylvie Mimoun sur TopSanté. Malgré un discours décomplexé, 56% des femmes cachent leur serviettes ou tampons à leur domicile, et 98% les dissimulent lorsqu'elles se trouvent dans un lieu public. Sac à main, poche ou manche, elles ne manquent pas de cachettes idéales. Une discrétion qu'on retrouve du côté de leur garde-robe : 65% des femmes évitent certaines tenues comme les pantalons blancs, jupes courtes ou maillots de bain pendant leurs règles. Une précaution systématique pour 36% d'entre elles.
Oui, les règles ont une influence sur notre humeur. « Dans le sang des règles, il y a de nombreuses enzymes et des prostaglandines qui sont responsables des diverses douleurs : crampes abdominales, maux de tête, nausées, vomissements… Il peut aussi arriver à certaines femmes d'avoir le syndrome prémenstruel dysphorique, ce qui signifie que tout le système neuro-végétatif (système nerveux interne) est en ébullition, entraînant une grande nervosité, irritabilité, idées noires, voire dépression », explique encore le Dr Mimoun. Ainsi sept femmes sur dix affirment que les règles changent leur humeur, 76% se sentent plus fatiguées et 62% plus irritables.
Côté sexe, huit femmes sur dix estiment que les règles ont une incidence sur leur vie sexuelle : 79% cessent les rapports sexuels lorsqu'elles ont leurs règles. Une abstinence systématique pour 57% d'entre elles. Les moins réfractaires sont 53% à se laisser tenter par des caresses osées, tandis que 44% continuent leurs activités sexuelles habituelles. « L'amour pendant les règles oscille entre dégoût et excitation, pudeur et tabous », décrypte le Dr Mimoun. Pourtant, il n'y a, selon elle, « aucune contre-indication médicale à faire l'amour pendant les règles sauf en cas d'infections sexuellement transmissibles. »
Salima Bahia
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