Une certaine idée de l'enfer. C'est ce qu'a dévoilé la journaliste et animatrice Estelle Denis auprès de sa consoeur Pascale de La tour du Pin, dans l'émission de C8 qui fait beaucoup parler d'elle en ce moment : Paf. Programme qui a abordé quantité de sujets pour sa première ce 5 septembre...
Dont les expériences d'Estelle Denis, donc. Comme cette fois où l'ex-femme de Raymond Domenech a du faire face en direct, le 17 juin 2008, à la demande en mariage de l'ex entraîneur des Bleus, en plein Euro, suite à la défaite éliminatoire de la France (2-0) face à l'Italie. "C'était pas une émission facile, c'est pas la meilleure émission... Sur le moment, j'étais quand même en direct", se remémore-t-elle. Sentiment mitigé donc.
Plus malheureux cependant : l'évocation du quotidien de la personnalité médiatique. Car la vie n'est pas vraiment rose du côté d'Estelle Denis. Sur le plateau de l'émission, la journaliste a avoué recevoir au quotidien... Menaces et insultes de la part de téléspectateurs anonymes. Une certaine idée du cyberharcèlement sexiste.
Et quand Estelle Denis aborde les messages toxiques qu'elle reçoit, il ne s'agit pas vraiment d'une faible quantité. "Neuf message sur dix, ce sont des menaces, des insultes", témoigne-t-elle. Glaçant. Le vécu de bien trop de femmes, et notamment de journalistes et animatrices médiatisées, largement exposées, aux yeux de tous.
Selon Amnesty International, 41 % des femmes ayant subi des violences en ligne ont déjà craint pour leur sécurité physique. Cela des incidences sur le web, dans la vie, dans les médias aussi.
C'est Lauren Bastide, journaliste et créatrice du podcast La Poudre, qui explique d'ailleurs pourquoi dans un documentaire Arte accablant dédié au sujet : "Avec la menace du cyberharcèlement, les femmes sont moins prêtes à prendre la parole dans l'espace public".
"Pour le faire, il faut être blindée et sûre de soi", développe la podcasteuse et autrice. Autre témoignage éloquent au sujet du cyberharcèlement, celui de la militante féministe Marie Laguerre dans nos pages : "On observe une impunité énorme. Sans oublier la sensation d'isolement que vous éprouvez. La victime est isolée, sans défense. En venant les agresser, on oblige les femmes au silence".